Des députés veulent suspendre le RSA pour les «casseurs»



Ces députés dénoncent les violences en marge des manifestations des «gilets jaunes». Le député aveyronnais Arnaud Viala (LR), qui porte le texte, estime inconcevable que ceux qui bénéficient d’aides sociales puissent «s’en prendre à la Nation impunément».

Faut-il suspendre le RSA pour les «casseurs»? C’est en tout cas ce que souhaitent une vingtaine de députés du groupe Les Républicains (LR). Et ils ont déposé une proposition de loi en ce sens, le 20 mars, «visant à suspendre les droits au revenu de solidarité active (RSA) pour les personnes qui se rendent coupables d’exactions lors des manifestations et qui sont bénéficiaires de cette prestation». Plus précisément, ils proposent dans ce texte de suspendre les droits au RSA pour une durée maximum d’un an.

« On ne peut pas imaginer que quelqu’un qui bénéficie d’un dispositif de solidarité puisse s’en prendre à la Nation impunément » Arnaud Viala (député LR de l’Aveyron)

Contacté par Le Figaro, Arnaud Viala – député LR de l’Aveyron qui porte ce texte -, explique qu’il avait déjà déposé cette proposition en 2016, au moment d’incidents lors de manifestations contre la loi travail, mais qu’elle n’avait pas été examinée en raison de l’approche de la fin du quinquennat. «Face aux évènements dramatiques des dernières semaines et aux problèmes de sécurité, je l’ai redéposée», poursuit le député. Arnaud Viala raconte avoir été choqué par les images des dégradations sur les Champs-Élysées, samedi 16 mars, en marge de la 18ème manifestation du mouvement des «gilets jaunes». «Après ce samedi noir, je suis moi-même allé sur les Champs-Élysées. J’ai pu faire le constat du désarroi des commerçants, on a dépassé les limites», détaille-t-il.

Arnaud Viala estime que le texte qu’il porte s’adresse «aux casseurs et pas aux ‘gilets jaunes’». Même si le député reconnaît que tous les casseurs ne sont évidemment pas au RSA – et qu’il admet de ne pas avoir de statistiques sur ce sujet -, il considère que «les droits s’accompagnent de devoirs» et qu’«on ne peut pas imaginer que quelqu’un qui bénéficie d’un dispositif de solidarité puisse s’en prendre à la Nation impunément».

Cette proposition de loi a-t-elle une chance d’être adoptée? Difficile à dire. Aucun calendrier précis n’est pour l’heure défini. «Il faudra ‘ferrailler’ pour le texte soit inscrit à l’ordre du jour à l’Assemblée nationale», explique Arnaud Viala. Le député espère que le texte sera examiné à l’issue du «grand débat», dans le mois qui vient, dans le cadre d’une «démarche plus large».

Violence et aides sociales: d’autres débats similaires

Cette proposition de suspension du RSA pour les «casseurs» fait écho à d’autres débats similaires, établissant un lien entre des actes de violence et le droit aux aides sociales. Dans la foulée de l’agression d’une enseignante – avec une arme factice -, par un lycéen de Créteil (Val-de-Marne), le gouvernement avait par exemple envisagé de couper les allocations des parents d’élèves violents, avant finalement de renoncer à ce projet.

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