La cotisation, c’est du salaire


Par Damien Astier pour Le Grand Soir

Entendre dire par le directeur général de l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales) que cette dernière « joue un rôle moteur dans la relance avec les exonérations de cotisations sociales » fait toujours mal aux oreilles. Même si l’entretien, publié dans la Tribune*, était à la base peu suspect de tendance communiste ou anarcho-syndicaliste.

L’Urssaf est l’organisme responsable de la collecte des cotisations sociales – patronales comme salariales, cette distinction étant purement formelle – versées par les entreprises et qui sont ensuite affectées aux différentes branches de la sécurité sociale.

Or rappelons que ces cotisations sociales ne constituent pas des charges, dont les entreprises, voire les salariés, porteraient le poids, mais du salaire. En effet, dans la répartition primaire de la valeur entre capital (profits) et travail (salaires) inhérentes à notre économie capitaliste, les cotisations concernent la part travail. Il s’agit de salaire socialisé, c’est à dire qu’il n’est pas versé au salarié directement (comme le salaire net) mais qu’il est mutualisé à l’échelle nationale puis reversé en tant que de besoin à chacun via les différentes caisses de sécurité sociale :

– soit directement sous forme de salaire direct pour les travailleurs du secteur hospitalier,

– soit sous forme de salaire continué à travers les pensions de retraites,

– soit sous forme de prestations en compensation ou complément de salaire selon les situations des travailleurs au regard de l’emploi (chômage, arrêt de travail), de la famille (allocations familiales pour les parents),

– soit sous forme du couple « gratuité » des soins / rémunération des professionnels de santé libéraux conventionnés (la carte vitale sert à « payer » un médecin conventionné, c’est à dire qui respecte les principes et tarifs de la sécurité sociale, sans faire apparaître l’échange marchand à charge du malade).

En clair, l’Urssaf collecte une part de la richesse produite par notre travail puis la répartit pour assurer notre protection sociale : 500 milliards d’euros sont ainsi gérés en dehors du budget de l’État, par un organisme privé chargé d’une mission de service public. Sans les cotisations sociales, nos salaires directs seraient certes plus élevés (pour ceux qui ont un emploi), mais il nous faudrait nous protéger individuellement, chacun dans son coin, à travers de l’épargne personnelle ou des souscriptions d’assurances privées pour couvrir tous les risques et moments de la vie : maladie, chômage, parentalité, handicap, vieillesse.

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