Coronavirus : le gouvernement contrôle t-il la situation ?

Le territoire chinois est le théâtre, depuis décembre, d’une épidémie d’un coronavirus de la famille du SRAS qui a contaminé près de 1.500 personnes et fait plus de 40 morts selon un dernier bilan. La situation est prise à bras-le-corps par les autorités locales, qui ont décidé de mettre en quarantaine la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie. Plus aucun habitant ne peut en sortir. De nombreuses scènes dignes de films d’apocalypse ont été relayées sur les réseaux sociaux. Alors que les trois premiers cas européens ont été détectés en France, comment notre pays gère-t-il la situation ?

Le Ministère de la Santé en France a réitéré, notamment pour les personnes ayant séjourné en Chine et dans les villes touchées récemment, les précautions à prendre en cas de symptômes. Ces symptômes quels sont-ils ? Principalement de la fièvre, de la toux et des difficultés respiratoires. Pour toute personne se sentant concernée, il convient d’appeler le Samu (15) et de ne pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.

Plusieurs villes chinoises en quarantaine

Le coronavirus 2019 n-CoV continue sa propagation en Chine. Le bilan s’alourdit d’heures en heures. D’après un comptage effectué hier, samedi 25 janvier 2020, on dénombre 41 morts et 1.400 contaminés. C’est notamment dans la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie, que les images sont les plus frappantes. La cité de 11 millions d’habitants (en comparaison, Paris compte un peu plus de deux millions d’habitants) a été placée en quarantaine absolue, les rues sont désertes et font penser à un film d’horreur.

Les habitants ne peuvent plus sortir de la ville, des soldats ont été postés devant la gare centrale.

Plusieurs autres scènes filmées montrent des habitants allongés sur le sol, inanimés. Ils portent tous des masques. Quelques instants après, des hommes en combinaison blanche arrivent pour leur porter assistance. Des « cages de quarantaine » auraient même été utilisées.

 

Dans les gares, de nombreux voyageurs errent sans savoir où aller. Ils ont été pris au dépourvu par l’épidémie et l’interdiction de quitter la ville. Les cliniques et les hôpitaux quant à eux ont rapidement été envahis par la population.

Les trois premiers cas européens détectés en France, un risque réel de propagation ?

Trois cas ont été confirmé en France, deux à Paris et un à Bordeaux. Ils ont été hospitalisés et placés en isolement. Tous étaient récemment arrivés de Chine et avaient séjourné à Wuhan, la ville où cette nouvelle infection est apparue. « Les trois personnes vont très bien, nous sommes tout à fait rassurés sur leur évolution », a déclaré hier au soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui s’est voulu rassurant lors d’un point de presse. Malgré ces propos, la France craint une possible propagation de l’infection.

D’autres personnes sont « en détection », a fait savoir de son côté le patron du Samu de Paris, Pierre Carli, sans donner de chiffres. « On va avoir des patients suspects, il va y avoir des cas », a renchéri le professeur Yazdan Yazdanpanah, chef du service maladies infectieuses à l’hôpital Bichat de Paris, où deux des patients ont été hospitalisés. Roissy-Charles-de-Gaulle se prépare à cette éventualité. Jérôme Salomon a annoncé en outre qu’une équipe médicale d’accueil serait mise en place dès aujourd’hui à l’aéroport permettant notamment la prise en charge des personnes qui présenteraient des symptômes d’une infection par coronavirus.

Alors que l’épidémie se propage à grande vitesse en Chine, où les autorités ont pris des mesures drastiques sur les déplacements dans et hors du pays, la Ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a insisté sur la mobilisation. « Il faut traiter une épidémie comme on traite un incendie, très vite repérer la source [et le] circonscrire le plus vite possible », a-t-elle souligné le 24 janvier en annonçant les premiers cas. Cependant, contrairement à d’autres pays, la France n’a pas mis en place de mesure de contrôle aux frontières des passagers venant de Chine, et notamment des contrôles de température comme plusieurs de ses voisins européens. Une non-réaction qui interroge.

Agnès Buzyn, s’est défendue il y a deux jours, le 24 janvier, en précisant que si la France était le premier pays européen à avoir identifié des cas, c’était « probablement parce que nous avons mis au point le test [de dépistage] très rapidement et que nous sommes capables de les identifier ». Elle a répété qu’il n’était pas possible de contrôler les multiples voies d’arrivée depuis la Chine ou de fermer les frontières. Un dossier qui s’annonce brûlant pour la ministre. En effet, des témoignages signalent déjà un afflux de demandes de masques de protection dans les pharmacies, non préparées. De plus, la concomitance avec l’épidémie hivernale de grippe peut faire craindre un afflux de personnes inquiètes aux services d’urgences, déjà surchargés et en plein conflit social.

Mais ce risque d’épidémie peut aussi être une aubaine pour le gouvernement qui pourrait s’en servir pour mettre fin temporairement (directement ou par un labourage médiatique) au grand mouvement de contestation qui perdure depuis plus d’un an.

Affaire à suivre.

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