Cinéma, édition, festivals, musées… Quelles conséquences de la crise sur la culture ?


Un épisode sans précédent pour la culture


La culture est frappée de plein fouet par la crise du coronavirus. Financièrement, cette période noire est sans précédent.

En France, le monde de la culture a rarement eu à traverser une telle crise. Comme un symbole, le ministre de la culture, Franck Riester a lui-même été contaminé par le covid-19.  Les conditions exceptionnelles dues aux coronavirus paraissent même inédites. En effet, tandis que la plupart des évènements culturels ont été annulés, les lieux de culture eux-mêmes ont tous dû clôturer leurs portes. Pour certains, elles ne rouvriront peut-être même jamais.

L’édition au bord du désastre économique

L’univers du livre a été particulièrement touché par la crise. S’il a déjà dû faire face à l’annulation de salons du livre et de rencontres littéraires, il pâtit aussi de la fermeture forcée des librairies. Antoine Gallimard en personne estimait même qu’il y aurait 40% de livres en moins cette année. Le géant du livre annonce d’ailleurs avoir essuyé une perte de 90% de son chiffre d’affaires. Mais pour les petites maisons d’éditions le risque est encore plus grand. Parmi les acteurs du secteur, on craint ainsi la fermeture d’une petite maison sur deux.

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Les relances du gouvernement jugées insuffisantes

L’industrie de la culture générerait près de 90 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Les syndicats des secteurs touchés réclament donc des mesures fortes du gouvernement, ce qui n’a pas l’air d’être le cas pour le moment. Franck Riester a ainsi annoncé le report des charges et des impôts, une indemnité de 1500 euros pour ceux qui ont perdu leur chiffre d’affaires, des fonds d’aide et des facilités de trésorerie. Mais Frédéric Araujo, directeur de AKFG édition, assure que les dispositions prises par le ministère sont « loin d’êtres suffisantes, ce sont des mesurettes, ça va aider les grosses maisons c’est tout ».

Les intermittents du spectacle, premiers à arrêter le travail et derniers à reprendre

Avec les nombreuses annulations d’évènements culturels, et notamment de festivals, beaucoup d’intermittents du spectacle vont se retrouver face à des difficultés financières. Catherine Ambach, violoniste professionnelle depuis 35 ans résume la situation ainsi : « Nous étions les premiers à devoir arrêter le travail et nous serons sans doute les derniers à le reprendre ». Comme elle, les 270.000 intermittents du spectacles français ont vu l’annulation de plusieurs, voire de la totalité, de leurs contrats. Une situation qui pourrait d’ailleurs se poursuivre jusqu’à l’automne, d’autant que le confinement empêche également la répétition des spectacles. De plus, la situation est rendue encore plus précaire par les promesses d’embauche qui se font souvent par courriel ou par téléphone et qui n’ont pas valeurs contractuelles. Difficile dans ces conditions d’espérer une indemnisation du gouvernement.

Réouverture des musées au début de l’été ?

Les musées, eux aussi ont dû fermer leurs portes. Attractions touristiques majeurs, ils auront un rôle essentiel pour relancer l’économie en période de vacances. À Paris, par exemple, le Louvre génère à lui seul près de 10 millions de visites tous les ans. Les galeries d’arts, essentielles aux expositions d’artistes contemporains, pourraient quant à elles rouvrir dès le 11 mai. À condition de pouvoir mettre en place les restrictions sanitaires nécessaires.

Réouverture des cinémas le 1er juillet ?

Le cinéma a lui aussi été secoué d’un séisme sans précédent. À Hollywood on estime même les pertes à près de deux milliards de dollars. Un chiffre qu’il faut néanmoins mettre en perspective avec les recettes faramineuses de 40 milliards de dollars générées habituellement en salle chaque année. L’industrie du film a tout de même pu se maintenir à flots grâce aux vidéos à la demande en ligne et aux plateforme de streaming.

Le numérique comme dernier rempart de la culture

Même enfermés chez eux, les Français n’ont pas pour autant renoncé à la culture. Certaines entreprises en ont même profité pour augmenter leurs recettes. C’est le cas par exemple de Netflix qui a gagné plus de 15 millions d’abonnés supplémentaires depuis janvier. Les livres électroniques ont également connu un boom avec une hausse des achats allant jusqu’à 200% pour certaines plateformes. Cependant, même si le numérique prend de plus en plus de place dans notre vie moderne, il aura néanmoins du mal à remplacer l’échange humain sur lequel se fonde avant tout le secteur culturel.

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