Le précédent rapport était sorti en 2014. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) publie ce lundi 9 août, ses nouvelles évaluations et prévisions climatiques.
Une température globale en hausse
Les climatologues et scientifiques le répètent depuis des années : la température globale mondiale augmente, et c’est bien ce que confirme le rapport du Giec. « La température globale sur la surface de la Terre était plus chaude de 1,09°C entre 2011 et 2020 qu’elle ne l’était entre 1850 et 1900 » apprend-on dans l’étude. Cet évènement a été constaté aussi bien au niveau terrestre (+1,59°C) qu’au niveau des océans (0,88°C). Cet accroissement de température causerait de nombreuses problématiques, comme l’élévation du niveau de la mer. D’après les scientifiques, le niveau des océans monte « plus vite que lors de n’importe quel autre siècle depuis au moins 3.000 ans ». En effet, une différence de vingt centimètres a été constatée entre 1901 et 2018. Et pour cause, entre 2011 et 2020, l’étendue de la banquise du pôle Nord « a atteint son plus bas niveau depuis 1850 ». La fonte des glaciers a également causé un recul de leur surface sans précédent depuis 2.000 ans.
Conséquence : Le niveau des mers augmente depuis le début du 20ème siècle à une vitesse sans précédent depuis au moins 3 millénaires, et est en accélération. pic.twitter.com/1MOyIGlTEk
— laydgeur (@laydgeur) August 9, 2021
Toujours plus de gaz à effet de serre
Composé de 230 scientifiques, le Groupe avertit que la concentration en CO2 a encore augmenté depuis son dernier rapport. « Depuis 2011, la concentration [de gaz à effet de serre] a continué d’augmenter dans l’atmosphère » jusqu’à atteindre son plus haut niveau en 2019 « depuis au moins 2 millions d’années » pour le CO2, et « depuis au moins 800.000 ans » pour le méthane et le protoxyde d’azote. Le méthane inquiète tout particulièrement les spécialistes. En effet, bien qu’il persiste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, il détient un « pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur ». Il se rend ainsi coupable « d’un quart du réchauffement climatique ». Trois secteurs sont responsables de ces émissions : l’agriculture (40%), les énergies fossiles (35%) et les déchets (20%). Les experts expliquent néanmoins qu’une réduction de 45% des démissions de méthane apporterait des bénéfices. Une légère baisse de la température globale s’observerait, ainsi qu’une amélioration de la qualité de l’air.
Ce graphique résume bien la relative stabilité climatique des deux derniers millénaire (pour les gaz à effet de serre et la température moyenne), et montre bien le mur devant lequel nous sommes maintenant. pic.twitter.com/VEuDsKQIpz
— laydgeur (@laydgeur) August 9, 2021
Des scénarios alarmistes
Le Giec a défini différents scénarios de hausse de température, selon notre capacité future à contrôler nos émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, dans l’un d’eux, une augmentation supplémentaire des émissions entraînerait fatalement la hausse de la température de la surface de la planète. Celle-ci gagnerait de 3,3 à 5,7°C à la fin du siècle, toujours en comparaison avec la période de 1850-1900. Dans un scénario plus « optimiste » celle-ci n’augmenterait que de 2,1 à 3,5°C, à conditions de maintenir notre niveau d’émissions actuel, avant une baisse de celui-ci en 2050. À côté de ces prévisions, la COP26 estime la capacité du monde à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, un pari qui semble bien inatteignable lorsque l’on observe les décisions gouvernementales prises.
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L’activité humaine à l’origine du réchauffement climatique
« C’est indiscutable, c’est un fait établi, les activités humaines sont à l’origine du changement climatique ». C’est la climatologue Valérie Masson-Delmotte qui l’affirme lors d’une conférence de presse. En effet, c’est scientifiquement confirmé : l’activité humaine est à l’origine de nombreux phénomènes engendrant le changement climatique. Ainsi, la fonte des glaciers, le réchauffement de la couche supérieure des océans, ainsi que la salinité de leurs eaux proches de la surface seraient de notre fait.
Des changements irréversibles ?
Le futur ne s’annonce pas rose. Comme on peut l’observer depuis quelques années, plusieurs évènements que l’on pouvait qualifier d’exceptionnels seront à l’avenir, plus fréquents. Vagues de chaleur, inondations, sécheresses… « Toutes les régions vont vivre plus de répercussions du changement climatique », dont certains seront « irréversibles pour des siècles voire des millénaires », alarme le Giec.
Pour pallier à toutes ces problématiques, des mesures d’atténuation seront proposées par le groupe de scientifiques dans le second volet du rapport prévu pour 2022.
Les politiques s’en empareront-ils ? À suivre !
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