Chaos à Jérusalem : La timide posture de Biden face aux abus de Tel Aviv


Par Paul R. Pillar pour Responsible Statecraft, traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Alors qu’Israël s’emploie à saborder les États-Unis au Moyen-Orient, Biden semble hésiter à dénoncer les abus de Tel Aviv. Qu’en est-il ?

À Jérusalem-Est, les tensions se sont multipliées avant la décision de la Cour suprême israélienne attendue lundi concernant l’expulsion de familles de Sheikh Jarrah, un quartier palestinien de la ville. Les désordres se sont étendus au-delà de Sheikh Jarrah, dans d’autres parties de Jérusalem-Est, notamment dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa. Vendredi, des fidèles sortant de la prière ont jeté des pierres sur la police israélienne, qui a répondu par des grenades assourdissantes et des balles en caoutchouc, blessant plus de 150 personnes.

Les familles qui risquent d’être expulsées vivent à Sheikh Jarrah depuis des générations. À l’origine, elles habitaient dans des zones côtières comme Jaffa et Haïfa, dont elles été chassées pendant la guerre de 1948 qui a conduit à la création d’Israël. En 1956, un accord a été conclu entre les familles, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies [L’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient est un programme de l’Organisation des Nations unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie, datant de décembre 1949,NdT] et le ministère jordanien de la Construction et du Développement – l’autorité dirigeante jusqu’à la conquête de la région par Israël lors de la guerre de 1967 – afin de confirmer leurs droits de propriété concernant les maisons à Sheikh Jarrah en échange du paiement d’une petite somme et du renoncement au statut de réfugié.

Cet arrangement a été bouleversé au début des années 1970, lorsque des groupes israéliens cherchant à installer des colons juifs dans le quartier ont revendiqué la propriété d’avant 1948. Cette revendication est sujette à contestation, mais qu’elle soit valable ou non, la procédure israélienne pour résoudre les conflits de propriété foncière est clairement unilatérale. La loi sur les affaires juridiques et administratives, promulguée par Israël en 1970, stipule que les Juifs peuvent réclamer les biens de Jérusalem-Est perdus pendant les combats de 1948, tandis que les Arabes palestiniens ne peuvent aucunement réclamer les biens qu’ils ont perdus pendant la même guerre et qui sont désormais considérés comme faisant partie d’Israël.

Israël a voulu minimiser le conflit actuel en le qualifiant, selon les termes du ministère Israélien des Affaires étrangères, de « différend immobilier entre parties privées. » C’est bien plus que cela. Cela s’inscrit dans le cadre d’un effort plus vaste, largement promu par le gouvernement, visant à dés-arabiser Jérusalem-Est. Le maire adjoint de Jérusalem, Aryeh King, qui est également un des leaders du mouvement de colonisation juive, est très ouvert à ce sujet. « Bien entendu », les expulsions de Sheikh Jarrah font partie d’une stratégie bien plus large visant à implanter « des communautés de Juifs » dans tout Jérusalem-Est. Le but, ajoute-t-il, est « d’assurer l’avenir de Jérusalem en tant que capitale juive pour le peuple juif. »

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