Brexit : Déjà six candidats à la succession de Theresa May



ROYAUME-UNI. La Première ministre laisse à son successeur la lourde tâche de mettre en oeuvre le Brexit, en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles ou en optant pour une sortie sans accord.

La course à la succession de la Première ministre britannique est ouverte, avec déjà six candidats sur les rangs pour prendre le pouvoir et s’emparer de l’épineux dossier du Brexit, au lendemain de l’annonce de la démission de Theresa May.

Nouvelles candidatures du jour : celles de Dominic Raab, figure de la nouvelle garde des conservateurs et fugace ministre du Brexit, et de Matt Hancock, le ministre de la Santé. « Je mettrai en œuvre le Brexit », a tweeté samedi ce dernier. « Je préférerais que l’on quitte (l’Union européenne) avec un accord », a pour sa part écrit Dominic Raab.

Theresa May laisse en effet à son successeur la lourde tâche de mettre en œuvre la sortie de l’UE du Royaume-Uni, un pays divisé sur la question, soit en renégociant un nouvel accord avec Bruxelles – celui qu’elle avait conclu a été rejeté par les députés –, soit en optant pour une sortie sans accord. Elle a annoncé vendredi qu’elle quitterait ses fonctions le 7 juin, exprimant son « profond regret » d’avoir échoué dans ses tentatives de concrétiser le Brexit, trois ans après le référendum qui l’a décidé par 52 % des voix.

Thersa May assurera la transition jusqu’à ce que les 100.000 membres de son Parti conservateur se choisissent, d’ici au 20 juillet, entre les deux candidats sélectionnés par les députés tories, un nouveau leader, qui deviendra le prochain chef du gouvernement. Son annonce sonne le début d’une lutte pour le pouvoir de deux mois chez les conservateurs.

Boris Johnson, le favori

Boris Johnson, 54 ans, n’a pas attendu la déclaration de la Première ministre pour se dire candidat à son poste. Grand favori des militants de base du Parti conservateur, cet ancien ministre des Affaires étrangères et ex-maire de Londres a été un des artisans de la victoire du Brexit au référendum de 2016.

Dans un entretien avec le Sunday Times, l’actuel ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt s’est lui aussi déclaré candidat, estimant que « ce qui importe est si vous croyez au Brexit, pas comment vous avez voté en 2016 ».

Le ministre du Développement international Rory Stewart et l’ex-ministre du Travail Esther McVey ont également confirmé leur candidature. D’autres pourraient suivre dans les prochains jours. Parmi les poids lourds prometteurs figurent le ministre de l’Environnement Michael Gove, le ministre de l’Intérieur Sajid Javid ou encore l’ex-ministre chargée des relations avec le Parlement Andrea Leadsom, qui a démissionné mercredi.

La ministre du Travail Amber Rudd a, quant à elle, annoncé samedi ne pas se présenter, confiant à la BBC qu’elle « serait très préoccupée » si le choix se portait sur un leader « trop enthousiaste » à l’idée d’une sortie sans accord.

« Je ne pourrais pas servir un gouvernement avec Boris Johnson »

C’est pourtant une issue que n’écarte pas Boris Johnson. Il a déclaré vendredi qu’il chercherait à renégocier l’accord conclu par Thersa May avec Bruxelles. Mais « nous quitterons l’Union européenne le 31 octobre, accord ou pas », a-t-il dit, s’opposant ainsi à tout nouveau report de cette date butoir. « Je ne pourrais pas servir un gouvernement avec Boris Johnson », a prévenu Rory Stewart sur la BBC. « Je ne pourrais pas servir un gouvernement dont la politique consiste à pousser ce pays à un Brexit sans accord ».

Un tel divorce « n’est pas un choix de politique possible pour le prochain

Premier ministre », puisque les députés britanniques ont déjà voté contre ce scénario, a renchéri Matt Hancock sur Sky News. Le futur Premier ministre sera confronté aux mêmes rapports de force à la Chambre des Communes, avec les travaillistes en tant que principale force d’opposition, puisque son arrivée n’est pas liée à de nouvelles élections législatives.

Jeremy Corbyn appelle à de nouvelles législatives

« La question est : est-ce qu’un nouveau Premier ministre peut retourner voir les 27 de l’Union européenne et obtenir un accord différent, qui serait plus attractif pour le Parlement ? », juge Tony Travers, professeur de politique publique à la London School of Economics (LSE). La Commission européenne a déjà répondu vendredi que ce départ ne changeait « rien » à la position des autres Etats membres sur l’accord de sortie.

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