La nouvelle est tombée en fin de matinée, la juge britannique a refusé l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis.
Assange ne sera pas extradé (pour le moment)
La juge Vanessa Baraitser a pris cette décision estimant qu’il existait un fort risque que le fondateur de Wikileaks mette fin à ses jours en prison, vu son état psychologique. « Face à des conditions d’isolement quasi-total… Je suis convaincue que les procédures (définies par les autorités américaines) n’empêcheront pas M. Assange de trouver un moyen de se suicider » déclarait-elle.
🚨 La décision du juge vient de tomber : #JulianAssange ne sera pas extradé vers les États-Unis !
La justice britannique a estimé que l’extradition serait dangereuse pour Julian Assange en raison de sa santé mentale.
— Amnesty France (@amnestyfrance) January 4, 2021
Les États-Unis ont annoncé qu’ils feront appel de cette décision.
Une victoire en demi-teinte
Cette victoire n’est pour autant pas entière. En effet, si la juge britannique refuse l’extradition de Julian Assange, c’est uniquement à cause de son état de santé alarmant. Vanessa Baraitser considère en effet la demande des Etats-Unis comme étant parfaitement légitime mais inapplicable en l’espèce. Ce qui risque de faire jurisprudence. Cette décision est donc une grande victoire et un grand soulagement pour Julian Assange et ses proches, mais une défaite pour le journalisme et la liberté d’expression. « Bien que la demande d’extradition ait été rejetée, cet arrêt est très inquiétant. Parce que quelqu’un d’autre pourrait facilement être poursuivi et condamné à l’avenir » explique Kevin Gosztola, journaliste américain présent sur les lieux. Cette demi-victoire a provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux :
En résumé : « Si nous ne l’avions pas détruit Julian Assange, si sa santé l’avait permis, nous l’aurions volontiers extradé vers les US. En attendant, nous entérinons la criminalisation du journalisme authentique. Gare aux autres ». #WeAreAllAssange #DroitDeSavoir #LeCombatContinue
— Le Grand Soir (@legrandsoir) January 4, 2021
Pour Kristinn Hrafnsson, le rédacteur en chef de @wikileaks,
« c’est une victoire pour Julian #Assange, mais ce n’est pas une victoire pour le journalisme. Le gouvernement américain devrait abandonner son appel et laisser Julian être libéré ».via @DEAcampaign https://t.co/wcyNzZKXeC
— Martin Bruno (@MartinB39534751) January 4, 2021
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Le procès du siècle
Si une partie du monde journalistique passe cette affaire sous silence, d’autres apportent leur soutien au fondateur de Wikileaks. « Les charges contre lui reposent quasi exclusivement sur des activités que mènent au quotidien tous les journalistes d’investigation : publier des informations auparavant tenues secrètes » s’exprimait ce matin La Ligue des Droits de l’Homme. Des propos qui soulignent la gravité de ce procès politique. Pour rappel, Julian Assange est accusé d’avoir diffusé plus de 700.000 documents secrets concernant les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Afghanistan et en Irak. Il encourt 175 ans de prison outre-Atlantique.
Une audience visant à déterminer une éventuelle libération conditionnelle de Julian Assange se tiendrait, d’après plusieurs journalistes sur place, mercredi 6 janvier.
Affaire à suivre…
Pour en savoir plus:
Le Média pour Tous
J’aimerais qu’on pose des questions à M. Assange et connaitre ses réponses. Ce doit être intéressant. Pour le moment, nous ne savons que ce qu’on lui reproche par des intermédiaires. Les médias devraient l’interroger et nous faire part de cet interview en direct. Les gens se passionnent pour des criminels comme Daval. Pourquoi ne pourrions nous pas être au courant du travail de M. Assange qui semble être un criminel également. Pourquoi n’écrit-il pas un livre pour qu’on puisse prendre connaissance de ses activités passées et se faire une idée à travers ses vérités et certainement ses mensonges…A suivre…
Il est manifestement pas en situation de répondre et pour peu que cette juge, qui refuse l’extradition au prétexte de « … [qu’il] mette fin à ses jours en prison, vu son état psychologique », en prenne également prétexte pour le faire transférer de sa prison en unité psychiatrique, il en serait alors fini de sa capacité à s’exprimer. Ses détracteurs auront alors toute latitude pour réécrire sa biographie. Cette mesure de mise sous silence est à nouveau très en vogue en ce moment. relent d’un passé que nous espérions à jamais révolu. Cela ne semble pas interpeller nombre de nos intellectuels à… Lire la suite »