Aujourd’hui, lundi 7 septembre, signe la reprise du marathon judiciaire du procès de Julian Assange. À l’issue de celui-ci, la justice britannique devra décider si le fondateur de Wikileaks sera extradé vers les États-Unis.
Si la justice britannique valide cette extradition, le créateur de Wikileaks sera transféré aux États-Unis, où il encourt 175 ans de prison. Il est accusé d’avoir diffusé plus de 700.000 documents secrets concernant les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Afghanistan et en Irak. Les soutiens du journaliste australien ont appelé à manifester devant la cour criminelle de l’Old Bailey ce lundi matin. Julian Assange est actuellement détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, près de Londres, dans des conditions dénoncées par Juan Méndez, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, et ce depuis 16 mois.
Procès d’#Assange : «Les débats porteront sur cette thématique : est-ce un journaliste ou un espion ?»#JulianAssange #Wikileaks @Meriem_Laribi pic.twitter.com/mCir9SUBYj
— RT France (@RTenfrancais) September 7, 2020
Un jugement décisif pour l’avenir du journalisme
Ce procès est capital pour le journalisme. En effet, si Julian Assange est extradé, cela risquerait de créer un précédent qui permettra aux États-Unis de juger et condamner selon ses lois, n’importe quel journaliste du monde entier. Reporters sans frontières estime d’ailleurs qu’« accuser Assange d’espionnage pour ce travail-là, c’est faire peser pour l’avenir, sur les médias, sur le journalisme, une menace terrible ». L’ONG a déposé ce matin une pétition auprès des autorités britanniques. De très nombreuses autres organisations internationales dénoncent la persécution du journaliste, devenu un symbole pour le journalisme d’investigation.
Dupont-Moretti peut-il sauver Assange?
Notre actuel garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, pourrait-il être une nouvelle carte à jouer pour le créateur de Wikileaks ? En effet, lorsqu’il était son avocat, l’actuel ministre de la Justice avait demandé au gouvernement français d’accorder l’asile politique à Julian Assange. Maintenant qu’il fait partie du gouvernement, tendra-t-il la main à son ancien client ? L’association Robin des Lois, qui milite pour l’amélioration des droits des détenus, a interpellé le ministre le 20 août dernier pour qu’il relance la demande d’asile auprès d’Emmanuel Macron. Suite à cette demande, la Chancellerie a répondu que « le garde des Sceaux ne peut pas interférer dans des procédures de demande d’asile qui relèvent de la responsabilité d’un organisme indépendant, l’Ofpra », l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. La requête sera tout de même étudiée, mais il serait très surprenant que la Macronie, jusqu’alors très pliante devant Trump, ose le défier sur ce dossier sensible.
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