Amérique latine et coronavirus : entre l’enclume chinoise et le marteau des États-Unis


Et l'UE dans le rôle de caniche des États-Unis

Source : RT France


Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur a l’Iris (Institut de Relations Internationales et Stratégiques), se penche sur le double défi que vit l’Amérique latine en ce moment : sanitaire et économique.

La bataille du coronavirus a fait rapidement mûrir la redistribution des influences en Amérique latine. De façon, a priori, inattendue dès sa prise de fonction, Donald Trump, nouveau président des Etats-Unis, a inclus, dès 2017, l’Amérique latine dans son conflit tous azimuts avec la Chine. La pandémie du coronavirus a durci les termes de l’échange bilatéral et a plongé les Amériques latines dans un contexte oublié, celui d’être contraintes à faire le dos rond entre prédateurs rivaux.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la Maison Blanche a déplacé ses priorités stratégiques vers la Méditerranée, le Proche et le Moyen-Orient. Afghanistan, Iran, Irak, Syrie, Yémen, Libye ont, de façon abrupte, relégué les batailles contre le trafic de stupéfiants latino-américain et la construction d’une zone hémisphérique de libre-échange, et donc mis au second plan l’Amérique latine, qui jusque-là, et depuis la fin de la guerre froide, centrait l’intérêt de l’administration nord-américaine.

La Chine a progressivement fait acte de présence dans une partie du monde qu’elle avait jusque-là ignorée. Le désengagement nord-américain permettait de poser progressivement des jalons de toute nature, économiques, commerciaux, financiers, culturels. Conçus dès le départ comme porteurs de liens pérennes, ils ont rapidement été encadrés par la signature d’accords stratégiques bilatéraux, de traités de libre-commerce, de participation à diverses organisations intergouvernementales, des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) à la Communauté des Etats de l’Amérique latine et de la Caraïbe (CELAC).

On le sait, cette dérive continentale a été portée par une conjoncture exceptionnelle, celle d’une croissance chinoise à deux chiffres, alimentée par les minerais, le pétrole, le gaz, et les produits agricoles latino-américains et africains. Evolution génératrice d’une primarisation accentuée de l’Amérique latine, reléguée à une division du travail inégale. Mais, après tout, cela n’était-il pas déjà le cas, au XIXe siècle avec les Européens et au XXe avec les Etats-Unis ? Européens et Etats-Unis ne gardaient-ils pas, de toute manière, la maîtrise de secteurs économiques majeurs ? La Chine, donc, ne permettait-elle pas de répartir de façon opportune les dépendances ?

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