Certains salariés sont contraints d’uriner dans des bouteilles afin de réaliser leurs livraisons quotidiennes dans les temps. Si Amazon dément être au courant de ces pratiques, plusieurs médias anglo-saxons ont prouvé le contraire.
Des livreurs privés de pause-pipi
Une fois n’est pas coutume, l’entreprise s’est retrouvée salement éclaboussée par une nouvelle polémique. Voulant répondre publiquement au tweet de Bernie Sanders concernant les conditions de travail de ses livreurs, le géant du e-commerce s’est fait lyncher sur les réseaux sociaux. Les salariés d’un entrepôt en Alabama sont à l’origine de cette polémique. Les employés sont en effet lancés depuis plusieurs semaines dans la première élection syndicale au sein d’un entrepôt Amazon aux États-Unis, avec le soutien de Bernie Sanders. Alors que l’entreprise, voyant ce mouvement d’un mauvais œil, se vantait de payer ses salariés 15 dollars de l’heure sur twitter, le démocrate a lancé une bombe concernant les conditions de travail des salariés du groupe. « Cela ne fait pas de vous une entreprise progressiste, vous poussez vos salariés à uriner dans des bouteilles » déclarait-il sur le réseau social.
Amazon ment sans scrupule
Face à cette attaque, le géant du e-commerce s’est mis sur la défensive. « Vous ne croyez pas vraiment au truc de pipi dans les bouteilles n’est-ce pas ? Si c’était vrai, personne ne travaillerait pour nous. » contestait Amazon. Il n’en a pas fallu plus pour faire réagir les employés du groupe. Suite à ces déclarations, des témoignages des salariés de la multinationale ont envahi le réseau social. Pour appuyer leurs propos, les livreurs ont publié des photos de bouteilles remplies d’urine.
« You don’t really believe the peeing in bottles thing, do you? » Amazon tweeted. Drivers say they’re being gaslit. https://t.co/9FxdhPCDqo
— VICE (@VICE) March 26, 2021
En 10h, les employés doivent livrer 300 colis
Pour justifier ce mode de fonctionnement, il faut se pencher sur les conditions de travail des salariés. En effet, un livreur doit effectuer environ 300 colis en 10h. Si ce timing n’est pas respecté, les supérieurs ne considèrent pas le travail de livraison comme effectué. Les livreurs sont même parfois directement menacés de sanctions ou de licenciements. Ces contraintes et intimidations jouent directement sur le temps de « pause-pipi » des salariés qui ne peuvent se permettre un détour de dix minutes pour trouver des toilettes.
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Amazon est au courant de ces pratiques
La détresse des salariés ne semble visiblement pas inquiéter les dirigeants d’Amazon. Le site britannique The intercept dévoile un mémo de la multinationale révélant ce qu’elle appelle des « mictions et défécations publique ». En effet, les dépôts récupéraient régulièrement des fourgonnettes contenant des excréments. L’entreprise comptait bien sanctionner ces agissements, sans chercher à comprendre pourquoi les employés en étaient arrivés là. Au sein des entrepôts, les conditions ne sont pas plus enviables. Une enquête menée il y a 3 ans par Organize révèle que 75% des employés évitent d’aller aux toilettes au travail, craignant de lourdes sanctions.
« Nous voulons aller aux toilettes ! »
L’un des slogans des salariés de l’entrepôt de l’Alabama est simple: « nous voulons aller aux toilettes ». Après avoir détourné les pourboires de ses livreurs, le mépris de la multinationale paraît sans limite pour ceux qui sont pourtant indispensables à son bon fonctionnement. Quant à Jeff Bezos, il ne semble pas s’émouvoir des conditions de travail de ses salariés. C’est vrai que pour empocher 70 milliards de dollar durant la pandémie, il faut bien que les autres soient prêts à faire quelques sacrifices…
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