La municipalité d’Arras (Pas-de-Calais) projette, à l’horizon 2026, l’ouverture d’un musée dédié à Maximilien Robespierre (1758 – 1794). Il s’agit d’une revendication trentenaire de l’association Les Amis de Robespierre pour le bicentenaire de la Révolution française.
Pourfendeur des guerres d’agression et de l’inégalité des races, favorable à l’abolition de l’esclavage, au suffrage universel, rousseauiste dans l’âme, Maximilien Robespierre est l’une des figures de proue de la Révolution française de 1789. Membre du Comité de salut public dès la fin juillet 1793, il y militera, avec le soutien du peuple de Paris, pour l’abolition des droits féodaux, une juste répartition des richesses, et mènera une lutte acharnée contre la Réaction, jusqu’à son exécution le 28 juillet 1794. Personnage emblématique de la Révolution, mais aussi son incarnation la plus controversée, Maximilien Robespierre est né en mai 1758, à Arras destiné à devenir le chef-lieu du département du Pas-de-Calais. Après des études de droit à Paris, il revient en Artois pour y exercer la profession d’avocat.
Un engagement trahi par la social-démocratie
En 1990, sous l’impulsion de Marcel Roger, un dirigeant du PCF local, la municipalité fait l’acquisition de la modeste maison où vécut Robespierre avec sa sœur Charlotte et son frère Augustin, de 1787 à avril 1789 et son départ aux Etats-Généraux à Versailles. Elle se situe dans l’actuelle rue Robespierre, près du théâtre en centre-ville. L’association Les Amis de Robespierre pour le bicentenaire de la Révolution française (ARBR) réitère sa proposition d’un lieu consacré à l’Incorruptible dans sa ville natale. Elle imagine alors obtenir rapidement gain de cause. D’autant que la Ville a acheté cette demeure « en vue de la création d’un musée » ! Léon Fatoux, le maire (PS), trahira pourtant son engagement. Il préfèrera louer ce lieu en piteux état aux Compagnons du tour de France. Certes, ceux-ci procèderont à sa restauration, mais cet espace ne sera que parcimonieusement ouvert au public. De surcroît, « seuls quelques objets évoqueront Robespierre au grand dam des touristes », rappelle Alcide Carton, le président de l’ARBR. Au départ des Compagnons en 2016, l’ARBR est plus que jamais convaincue que l’ « inventeur avec d’autres de la République, méritait, ici, un endroit qui évoque sa vie et son action ». A cette époque, Alcide Carton soumet au maire Frédéric Leturque une pétition en ce sens, riche de 7 000 signatures.