L’annonce mi-février d’une candidature à un cinquième mandat avait engendré un mouvement de contestation inédit en Algérie.
C’était la revendication des manifestants depuis plusieurs semaines. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté depuis deux semaines à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, a annoncé ce lundi 11 mars renoncer à briguer un 5e mandat et le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril.
Dans un long message à la nation publié par l’agence officielle APS, il précise que la présidentielle aura lieu « dans le prolongement » d’une conférence nationale » chargée de réformer le système politique et d’élaborer un projet de Constitution d’ici fin 2019.
En s’engageant dans ce texte « à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu », Abdelaziz Bouteflika indique implicitement qu’il restera chef de l’Etat à l’expiration de son mandat le 28 avril 2019.
« Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République », déclare Abdelaziz Bouteflika dans ce texte.
Hospitalisé en Suisse pour des « examens médicaux »
Son dossier de candidature avait pourtant été déposé le 3 mars au Conseil constitutionnel à Alger, alors même qu’il est très affaibli par un AVC survenu en 2013.
L’annonce mi-février de sa candidature à un cinquième mandat avait engendré un mouvement de contestation inédit en Algérie. Depuis le 22 février, les Algériens descendent ainsi massivement dans la rue pour demander au chef de l’Etat, qui vient de fêter ses 82 ans, de renoncer à se présenter.
Le président algérien avait regagné l’Algérie dimanche, à l’issue de deux semaines d’hospitalisation en Suisse pour des « examens médicaux ». Un retour marqué par le défilé de milliers de lycéens et un appel à la grève générale lancé sur les réseaux sociaux.
APS a en outre annoncé ce lundi soir que Noureddine Bedoui, jusqu’ici ministre algérien de l’Intérieur, a été nommé Premier ministre en remplacement d’Ahmed Ouyahia, également pris pour cible par les manifestants.