Penser qu’en rétablissant pleinement l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), « la situation d’un seul gilet jaune s’améliorera, c’est de la pipe », a déclaré Emmanuel Macron aujourd’hui, lors de l’ouverture du Grand débat national devant des élus de l’Eure.
« Il ne faut pas raconter des craques: c’est pas parce qu’on remettra l’ISF comme il était il y a un an et demi que la situation d’un seul gilet jaune s’améliorera. Ça, c’est de la pipe », a déclaré le chef de l’Etat. « Ce que je sais, c’est que si je le faisais demain, les quelques-uns qui étaient en train de revenir et de créer de l’emploi diraient: +on a compris, celui-là il est comme les autres, dès qu’il y a un coup de grisou, lui, il remballe ses idées et il est reparti. Non ! Non ! », s’est exclamé le président Macron.
La question de l’ISF, mise en avant par de nombreux gilets jaunes, n’est « pas du tout un tabou, ni un totem ». Mais « le gouvernement a pris des textes et le parlement a voté ce sur quoi en tant que candidat je m’étais engagé. Donc il n’y a pas de surprise, il n’y a pas de tromperie. Et ça me semble être une bonne règle démocratique de faire ce sur quoi on s’est engagé auprès de ses concitoyens », a expliqué Emmanuel Macron.
« Beaucoup de gens disent: il faut remettre l’ISF comme ça on serait juste (…) D’abord je leur demande: est-ce qu’on vivait mieux avant ? Ben non. Beaucoup de problèmes dont ils nous parlent, pardon de le dire, y compris quand il y avait un ISF très important, il n’étaient pas réglés, leurs problèmes », a-t-il développé, avant d’ajouter, manifestement interpellé par l’assistance: « ça ne les a pas résolus de le supprimer non plus ».
L’ISF a été transformé en 2017 en « impôt sur la fortune immobilière » (IFI), de façon à inciter, selon l’excutif, les épargnants aisés à investir dans les entreprises.