Les révélations du Canard Enchaîné arrivent à point nommé. Alors que les auditions dans l’affaire Benalla doivent reprendre ce mercredi devant la commission des lois du Sénat, le journal satirique révèle, dans son édition du jour, que l’ex-chargé de mission de l’Élysée a gardé son téléphone crypté « secret-défense » jusqu’au 11 janvier dernier, soit près de six mois après son départ, ce qui est illégal.
Ce téléphone utrasécurisé, le Teorem, est utilisé par les plus hautes personnalités de l’État, notamment le président de la République et certains responsables militaires, pour passer des appels importants. Licencié après des violences sur des manifestants le 1er mai, Alexandre benalla aurait dû le rendre à son départ de l’Élysée. Mais le Palais ne lui aurait jamais réclamé.
DEMAIN DANS LE CANARD
Feuilleton Benalla : un quatrième passeport dans sa collection !— @canardenchaine (@canardenchaine) 15 janvier 2019
Passeport de « service »
Le Canard Enchaîné assure aussi qu’Alexandre Benalla ne disposait pas seulement de deux passeports diplomatiques, finalement rendus le 9 janvier, comme l’avait révélé Mediapart début janvier. Il en aurait deux de plus, des passeports dits de « service », que la présidence n’aurait pas réclamé. Ce type de passeport « facilite le passage des frontières et permet de voyager sans visa dans certains pays », précise le Canard Enchaîné. L’un de ces deux passeports, délivré le 28 juin 2018, a été rendu, selon l’avocate d’Alexandre Benalla, le 11 janvier.
Ce mercredi, la commission d’enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla doit entendre de nouveau Patrick Strzoda, directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, et Christophe Castaner, ainsi que pour la première fois Jean-Yves Le Drian, suite aux révélations sur l’utilisation par Alexandre Benalla de passeports diplomatiques. Sont également programmées pour lundi de nouvelles auditions d’Alexandre Benalla et de son acolyte Vincent Crase, ex-employé de LREM et chef d’escadron dans la réserve opérationnelle de la gendarmerie.