Sondage : près de 60% des 18-30 ans seraient prêts à utiliser l’application de traçage StopCovid

OpinionWay, l’institut français de sondage d’opinion et le quotidien gratuit 20 minutes se sont associés pour réaliser un baromètre du moral des jeunes, de 18 à 30 ans, pendant le confinement. Nous vous révélons ici les principaux enseignements de cette étude. Il apparaît qu’une majorité de jeunes soit favorable sous réserve, à utiliser l’application de traçage StopCovid soutenue par le Gouvernement.

Premier enseignement, une inquiétude forte frappe les jeunes à propos de l’après-confinement. « Le retour à la vie déconfinée est marqué par l’incertitude, la frustration et des peurs », analyse Luc Belleroy, directeur général d’OpinionWay. 61 % des jeunes de 18 à 30 ans abordent cette perspective avec un sentiment négatif, 42 % des jeunes déclarent ainsi être méfiants, 16 % être inquiets et 3 % avoir peur.

Dans le détail, près des trois quarts des jeunes sondés craignent que le « flicage » et les interdictions perdurent. 69 % redoutent de devoir conserver les distanciations sociales avec leurs proches ou leurs collègues, 59 % de ne pas avoir de vacances cet été et 42 % de devoir reprendre les transports en commun, un chiffre qui monte à 62 % en Ile-de-France. Tous les commerces et les lieux de rassemblement ne rouvriront pas le 11 mai. 58 % des jeunes citent la vie sans restaurants ni cafés comme la perspective la plus frustrante de l’immédiat après-confinement. 57 % regrettent déjà de ne pas pouvoir voyager et 53 % de ne pas avoir de contacts physiques avec leurs proches.

Les jeunes favorables à l’application StopCovid ?

La mise en place d’une application de « tracking » ou de « traçage » reste sans doute la mesure la plus controversée du plan de déconfinement gouvernemental. Baptisée « Stop Covid » ou « StopCovid », il s’agit d’un outil de traçage numérique des personnes infectées par le Covid-19, censé permettre un suivi des cas de coronavirus en France et prévenir ses utilisateurs, via une alerte sur leur mobile, si une personne croisée dernièrement a été testée positive.

Edouard Philippe avait d’abord annoncé que le lancement de cette application ne serait pas voté à l’Assemblée Nationale, avant de reculer face à la pression de l’opposition. Le Premier Ministre assure en outre que Stop Covid consiste à « intégrer un parcours sanitaire, sans bien entendu avoir d’informations sur l’identité de la personne croisée », mais il a aussi reconnu que les nombreuses critiques que reçoit l’appli sont « fondées ». Ces critiques tournent bien sûr autour du respect de l’anonymat, des données personnelles et des libertés individuelles. La CNIL, l’autorité en France qui juge ces questions de conformité, a rendu il y a quelques jours un avis favorable sous condition au lancement de l’application, qui rencontre néanmoins certains problèmes techniques en parallèle. Elle a jugé le dispositif Stop Covid conforme avec la situation exceptionnelle actuelle, à condition de muscler les garanties de protection des libertés, et d’évaluer régulièrement son utilité.

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Selon le sondage 20 Minutes & Opinion WAy, 59 % des 18-30 ans déclarent consentir à utiliser une telle application de géolocalisation. Parmi eux, seuls 10 % sont toutefois d’accord sans réserve, 32 % veulent des garanties sur l’utilisation des données et 17 % sont résignés, « si on ne peut pas faire autrement ». A l’inverse. 41 % se déclarent hostiles au fait d’être tracés par cette application. La CNIL a aussi insisté sur le fait qu’il ne devrait pas y avoir de conséquence négative en cas de refus d’utilisation. En somme, pas question de refuser un test ou un billet de train ou d’avion à une personne qui refuserait d’utiliser l’application. Parmi les garanties allant dans le bon sens, toujours selon la Cnil : le volontariat et l’utilisation de pseudonymes.

Les jeunes marqués à vie par l’épisode du confinement ?

Un autre facteur qui explique les réticences des jeunes à l’égard du déconfinement est le caractère exceptionnel de cette parenthèse de près de huit semaines. Le confinement va ainsi marquer à vie 73 % d’entre eux, d’après le sondage.  « Notons tout de même que le déconfinement sera une première libération pour ceux très nombreux qui ont vécu difficilement cette période, c’est-à-dire 29 % des jeunes », conclut Luc Balleroy.

À la manière des bonnes résolutions du 1er janvier, quelles sont les nouvelles habitudes prises qui perdureront après le 11 mai ? 35% mettent en avant le fait de cuisiner soi-même, de s’accorder du temps avec des nouvelles routines (32%), de se laver les mains et faire du sport plus régulièrement, à 31 et 30%.

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