« Nous sommes au bout », un médecin interpelle Macron sur l’état des hôpitaux publics

En visite hier matin, 27 février, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où est décédé le premier Français victime du Coronavirus, le Président de la République a été interpellé par un médecin au sujet du financement des hôpitaux. Ce dernier a fait part de son immense inquiétude pour la survie de l’hôpital public, et a réclamé en urgence des fonds, et des actions de la part de l’État. Dans un contexte de crise et d’épidémie de Coronavirus, le gouvernement va-t-il concrètement agir pour nos hôpitaux et les personnels soignants ?

Alors que le premier Français victime du coronavirus est décédé mercredi dernier à la Pitié-Salpêtrière à Paris, Emmanuel Macron a visité l’hôpital, le lendemain. Il était  accompagné notamment du nouveau Ministre de la Santé, Olivier Véran. Fait marquant de cette venue du Président, son interpellation et son échange avec l’un des médecins présents. Ce dernier, François Salachas, un neurologue, a poussé un cri du cœur et réclamé des moyens pour sauver l’hôpital public et lutter efficacement face à la crise du coronavirus. « Les personnels hospitaliers, le corps soignant dans son ensemble, a fait tous les efforts nécessaires. Nous sommes au bout. […] On a besoin d’un choc […] d’attractivité », lui a déclaré le neurologue. Et d’ajouter : « Il faut absolument refinancer en urgence l’hôpital public. »

 « Il faut absolument refinancer en urgence l’hôpital public. […] On ne peut pas se contenter d’effets d’annonce » François Salachas, neurologue.

« Quand il a fallu sauver Notre-Dame, il y avait beaucoup de monde pour être ému. Là, il faut sauver l’hôpital public qui est en train de flamber à la même vitesse », a fait valoir le neurologue au cours de l’échange. « On ne peut pas se contenter d’effets d’annonce », a poursuivi le membre du personnel hospitalier, ce à quoi Emmanuel Macron a répondu : « Je ne suis pas pour les effets d’annonce, je suis pour les effets réels […] Je tiens à notre hôpital ».  

Emmanuel Macron parle d’épidémie à venir à propos du Coronavirus

Par la suite, Emmanuel Macron a fait le tour du personnel de la Pitié-Salpêtrière. Le même médecin l’a interpellé une nouvelle fois, déclarant à propos du coronavirus : « Sans injection de moyens rapide, nous ne pourrons pas faire face à ce type de crise ». Durant cette visite, le Président de la République s’est exprimé au sujet de la propagation du coronavirus, en prévenant : « On a devant nous une crise, une épidémie qui arrive… On va devoir l’affronter au mieux ». « On va devoir l’affronter au mieux, avec la vie qui continue. On sait que nous ne sommes qu’au début… On va tâcher avec l’ensemble des soignants de prendre les bonnes décisions », a également affirmé le chef de l’Etat, qui était accompagné par le Ministre de la Santé Olivier Véran, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon et le directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch.

A noter qu’aujourd’hui, 28 février, l’OMS a élevé la menace internationale du Coronavirus à « très élevée ». Concernant la question des moyens alloués aux hôpitaux, syndicats et collectifs de personnel hospitaliers ont multiplié les manifestations et actions ces derniers mois, afin d’alerter l’exécutif au sujet de l’avenir de l’institution de santé publique. Rappelons par exemple, que le 14 janvier dernier, près de 1.200 médecins hospitaliers, dont 600 chefs de service et 470 responsables d’unités, avaient démissionné collectivement de leurs fonctions administratives, après avoir posé plus tôt un ultimatum au ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Malgré des mois de mobilisations, des fermetures de blocs opératoires, des suicides, des cas de burn-out, des morts sur des brancards faute de prise en charge, cet ultimatum était resté sans réponse. Gageons que le Président et son nouveau Ministre de la Santé auront, cette fois, entendu le message et y répondront.

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