Publiée aujourd’hui, cette étude fait notamment part d’une grande difficulté pour les foyers les plus modestes et d’un important écart générationnel.
1.059€ en moyenne par mois
Loyers, factures, crédits… Ces dépenses contraintes – ou fixes – peuvent représenter une part conséquente des revenus des ménages français, jusqu’à rendre le quotidien insupportable pour les foyers les plus modestes. Selon une étude publiée ce mardi 16 novembre par LesFurets.com et CSA Research, les dépenses contraintes d’un ménage en 2021 s’élèvent en moyenne à 1.059€ par mois.
Parmi ces postes de dépenses, le loyer arrive en tête avec 656€ par mois. Viennent ensuite les transports avec 198€ (dont 108€ pour le carburant contre 96€ en novembre 2020), et le crédit à la consommation avec 161€ par mois. S’ajoutent à la suite les frais concernant les factures d’énergies et d’assurance habitation, la santé, les services financiers, et enfin la téléphonie ainsi que la télévision et internet. Cependant, de fortes disparités se font ressentir entre les différentes catégories de population, souligne l’étude.
ÉDITO RTL – Dépenses contraintes, le ferment des Gilets jaunes ! « Ces dépenses incompressibles représentent 1.059 euros par mois en moyenne selon une étude CSA Les Furets qu’RTL vous révèle », @martial_you dans #RTLMatin pic.twitter.com/CLc131d8VN
— RTL France (@RTLFrance) November 16, 2021
Jusqu’à 68% pour les plus faibles revenus
Interrogé par Le Parisien, le directeur générale des Furets Rami Karam a estimé que ces charges « pèsent très lourd aujourd’hui, près de 35% des revenus net en moyenne ». « Pour les foyers aux faibles revenus, cela peut représenter 68% de leur budget », a-t-il précisé. Bien que ces charges n’aient pas vraiment augmenté ces derniers mois, à l’exception des énergies et du carburant, Rami Karam a expliqué qu’au « dix du mois, certaines familles se retrouvent sans aucune marge de manœuvre ».
Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, a également réagi dans les colonnes du quotidien : « d’autant que les salaires n’augmentent pas en France depuis dix ans ! Il est là, le vrai problème. Tant que les revenus des Français ne repartiront pas dans une dynamique haussière, les charges courantes continueront de limiter leur pouvoir d’achat », a-t-il insisté.
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Un grand écart générationnel
Selon l’âge des répondants auprès de l’étude, de nouvelles disparités apparaissent. En effet, les 18-34 ans des catégories socio-professionnelles les plus favorisées (CSP+) payent en moyenne 43% de plus que la moyenne des Français, avec des dépenses contraintes de 1.511€ par mois. D’autre part, les dépenses contraintes des 18-34 ans appartenant aux catégories socio-professionnelles les mois favorisées (CSP-) peuvent atteindre, cette fois-ci, 45% de leurs revenus, soit 1.001€ par mois en moyenne.
À l’inverse, les retraités sont ceux qui ont le moins de dépenses contraintes : 840€ par mois, soit 26% de leurs revenus. « Cela s’explique par le cycle de la vie : parmi les Français qui ont terminé de rembourser leur crédit immobilier, les retraités sont sur-représentés. D’autres vivent dans des logements moins spacieux et ont donc naturellement moins de frais chaque mois », a détaillé Rami Karam.
Une réaction du gouvernement ?
Si l’idée d’une initiative gouvernementale qui ferait face à la hausse de certaines dépenses contraintes semble très peu plausible, les ménages, quant à eux, souhaiteraient davantage d’aides de l’État. En effet, 91% des personnes interrogées se disent favorables à une baisse des taxes sur ces dépenses, 88% demandent un gel des prix pour celles-ci tandis que 74% désirent une aide financière directe pour les ménages les plus modestes.
Alors que le gouvernement ne cesse de vanter une hausse de pouvoir d’achat depuis 2017, il semble que le portefeuille des Français n’en soit, au final, pas plus rassasié.
