Déjà épinglé en 2018, le programme baptisé « XCheck » de Facebook et Instagram est à nouveau pointé du doigt.
Une élite exemptée de sanctions
Selon le Wall Street Journal, le programme de modération « XCheck » ou « Crosscheck » permettrait à un grand nombre de célébrités, de responsables politiques ou encore de personnalités notables de bénéficier d’un tout autre système de modération, par rapport aux autres utilisateurs. Près de 5,8 millions de personnes auraient été protégées par ce programme en 2020, et seulement 10% de leurs publications auraient réellement été vérifiées par les équipes de modération.
Cependant, pour Andy Stone, un porte-parole de Facebook, il n’y a pas pour autant « deux systèmes de justice ». Ce programme servirait avant tout à « éviter des erreurs » lors de la suppression de publications par les modérateurs. « Nous savons que l’application de nos règles n’est pas parfaite et qu’il y a des compromis faits entre vitesse et précision », a-t-il cependant avoué. Des changements seraient « déjà en cours dans l’entreprise », et une « refonte du processus » est à l’étude par « de nouvelles équipes et de nouvelles ressources ».
WSJ today published a report about a FB system to give a second layer of review to content from high-profile Pages or Profiles to ensure correct application of our policies. If this secret program sounds familiar, it should. Here’s what we said in 2018: https://t.co/eqErosKOrR.
— Andy Stone (@andymstone) September 13, 2021
Des fakenews maintenues en ligne
Le géant du numérique aurait également laissé visibles sur sa plateforme des contenus considérés comme faux ou inappropriés. En 2019, c’est par ce programme que le footballeur Neymar aurait ainsi pu librement publier des photos d’une femme nue qui l’accusait de viol. D’autres informations, comme l’affirmation que les vaccins tuent ou que Trump aurait qualifié tous les migrants d’« animaux » auraient ainsi été supprimées très tardivement.
Selon un texte publié par Facebook en 2018, ce programme ne donne « aucune protection spéciale pour aucun groupe, qu’il soit de droite ou de gauche », et « s’applique généralement aux pages ou éléments de contenu très médiatisés et régulièrement visités sur Facebook ». Cette décision a été prise, selon la plateforme, suite à des « erreurs commises par le passé » par le système de modération automatique.
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Un problème de neutralité
Depuis octobre 2020, une instance chargée de statuer de manière indépendante sur les décisions de modération du groupe, baptisée Oversight Board, a été mise en place. Cet organisme a toutefois « exprimé à plusieurs reprises son inquiétude quant au manque de transparence dans les processus de modération de contenus de Facebook, en particulier en ce qui concerne la gestion incohérente par l’entreprise des comptes les plus en vue », selon son porte-parole.
Comparée à une Cour suprême par Mark Zuckerberg, cette structure ne serait, finalement, pas aussi indépendante qu’elle ne le paraît. Oversight Board est en effet composé de vingt membres, pour un mandat d’une durée de trois ans renouvelable trois fois, tous sont nommés et financés par le réseau social le plus puissant au monde…
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Ça ne serait pas etonnant
Voyez, le fait d’avoir glissé une fakenews anti-Trump dans le lot, c’est 3 fois rien à faire, et pourtant ça fait ÉNORMEMENT DE BIEN, pour l’effort pluraliste qu’on est en droit d’attendre des dépêches AFP. Mais à un point ! Le bonus crédibilité est très grand, d’un coup on sort de la grasse propagande.