Dans son dernier baromètre de la pauvreté, le secours populaire alarme sur une nouvelle montée de la pauvreté en France. L’association souligne notamment le nombre croissant de Français souffrant de la faim.
Les associations caritatives alertaient déjà l’an passé ; le nombre de pauvres en France venait sans doute de dépasser les 10 millions. Cette nouvelle enquête d’IPSOS commandé par le secours populaire semble confirmer cette tendance. Les conditions sociales des Français les plus précaires paraissent s’empirer de jour en jour.
Plus de la moitié des Français connaissent au moins une personne confrontée à la pauvreté
Selon l’enquête, 55% des Français auraient quelqu’un dans son entourage qui vivrait sous le seuil de pauvreté. D’après le même sondage, un tiers de la population aurait d’ailleurs du mal à boucler ses dépenses liées au logement. Une proportion similaire de citoyens a du mal se payer une mutuelle, et renoncerait donc parfois à se soigner pour éviter les dépenses non remboursées par la sécurité sociale.
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1 Français sur 5 obligé de sauter des repas
« 32 % ne peuvent pas consommer des fruits et des légumes frais tous les jours (+3 points et +5 points par rapport à 2018) et 30 % sont dans l’impossibilité de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour faire trois repas par jours (+7 points). » explique l’association. Pire, 1 Français sur 3 serait contrait de restreindre ses quantités de nourriture, et 1 Français sur 5 de sauter des repas.
Les effets de la crise
La crise sanitaire et ses conséquences sont bien sûr l’un des moteurs de cette situation. Celle-ci a en effet balayé un certain nombre d’emplois précaires, notamment chez les jeunes et les étudiants qui sont parmi les plus frappés par la situation. « Un quart des 24-35 ans déclarent vivre dans l’insécurité des découverts bancaires ; 10 points de plus que l’ensemble des Français. » souligne ainsi le secours populaire.
Une situation structurelle
Il ne faudrait néanmoins pas faire l’erreur d’expliquer la totalité de la situation par la seule cause de la crise. En effet, la pauvreté est avant tout systémique. Dans ce cadre, les responsabilités du capitalisme et du néolibéralisme sont immenses. Les inégalités grandissantes entre les plus pauvres, et les plus riches, qui sont toujours plus riches, en sont d’ailleurs un symptôme déterminant. Si des associations, comme le secours populaire, tentent de limiter les dégâts, la responsabilité repose avant tout sur les pouvoirs publics. Les inégalités et la pauvreté semblent pourtant préoccuper bien moins Emmanuel Macron que le sort des grandes fortunes…
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