«L’UE bloque toujours tout», «la cupidité tue» : des personnalités politiques de gauche ont dénoncé le rejet massif des députés européens de deux amendements en faveur de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid-19.
Au cœur du débat public relatif à la vaccination contre le Covid-19, le droit des brevets – qui permet aux sociétés pharmaceutiques de protéger leurs découvertes pour en détenir l’exclusivité pendant une vingtaine d’années – est plus que jamais sujet à controverse.
Au mois de mars, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’était prononcée en faveur d’une «levée des barrières protégeant les brevets de vaccin anti-Covid», soutenant ainsi une demande formulée conjointement par l’Inde et l’Afrique du sud en octobre 2020. Une proposition reprise par des parlementaires européens de gauche le 28 avril, qui ont poussé pour inscrire deux amendements en ce sens au «règlement du Parlement européen et du Conseil relatif à un cadre pour l’émission, la vérification et l’acceptation de certificats interopérables de vaccination [contre le Covid-19]», mais ont fait face à un refus de leurs pairs lors du vote.
«Les vaccins contre le Covid-19 devraient être considérés comme des biens publics mondiaux garantis à tous. La Commission et les Etats membres doivent surmonter les obstacles et les restrictions liés aux brevets et aux droits de propriété intellectuelle, afin de garantir que les vaccins soient produits en grandes quantités et distribués en temps opportun à tous les pays et à tous les citoyens, sur la base d’un accès équitable et abordable pour tous», pouvait-on ainsi lire dans le premier des deux amendements, dont l’eurodéputée insoumise Manon Aubry a partagé une version en français sur les réseaux sociaux.
La cupidité des firmes tue, et les politiciens, à Bruxelles comme à Paris, en sont les complices. pic.twitter.com/IFe7JN3SQH
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) April 29, 2021