L’étude réalisée à la demande du Trésor britannique a été saluée par certains environnementalistes, mais un éminent militant du climat a critiqué son « programme de capital naturel » pour avoir mis un prix sur la nature. [Le capital naturel fait référence aux ressources telles que minéraux, plantes, animaux, air, pétrole de la biosphère terrestre, vus comme moyens de production de biens et services écologiques, NdT]
Un rapport publié mardi par le gouvernement britannique, qui présente l’environnement naturel comme « notre bien le plus précieux », affirme que la destruction de la biodiversité dans le monde a mis les économies en danger et qu’une restructuration fondamentale des modes de consommation et de production à l’échelle mondiale est nécessaire pour la survie de l’humanité.
L’étude de 600 pages a été commanditée par le Trésor britannique et rédigée par Partha Dasgupta, professeur émérite d’économie à l’université de Cambridge, qui a écrit que le produit intérieur brut (PIB) est une mesure erronée de la croissance économique durable.
Dans l’avant-propos du rapport, le célèbre naturaliste et animateur de télévision David Attenborough a écrit que bien que nous « soyons totalement dépendants du monde naturel, nous l’endommageons actuellement si gravement que beaucoup de ses systèmes naturels sont maintenant au bord de la rupture ».
L’humanité « est en train de piller chaque recoin du monde, sans apparemment se préoccuper ni savoir quelles pourraient en être les conséquences », a écrit Attenborough. « Remédier à cette situation exigera une action concertée de toutes les nations du monde. »
« Enfin, la synthèse de Dasgupta met la biodiversité au cœur de ses préoccupations et nous propose la boussole dont nous avons besoin de toute urgence, a-t-il ajouté. Ce faisant, elle nous montre comment, en conjuguant l’économie et l’écologie, nous pouvons participer à sauver le monde naturel à un moment qui pourrait bien être le tout dernier possible – et ce faisant, nous sauver nous-mêmes. »
Le rapport soutient qu’un effort de relance comme celui qui a été mis en place au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale est nécessaire. « Si nous entendons restaurer la santé de la biosphère et réduire nos exigences, des changements à grande échelle seront indispensables, reposant sur des niveaux ambitieux, une coordination et une volonté politique comparables (voire supérieurs) à ceux du plan Marshall », peut-on lire.