Se sentant « abandonnés » par le gouvernement, les syndicats de police ont appelé à faire « le strict minimum » concernant le contrôle des attestations durant le couvre-feu.
La prévention plutôt que la verbalisation
Alliance police nationale et UNSA Police affirment vouloir « se faire entendre ». Alors que le ministre de l’Intérieur prévoyait une tolérance-zéro, ainsi que des contrôles « renforcés » pour faire respecter le couvre-feu, les deux syndicats policiers s’engagent à faire le minimum. D’après La Voix du Nord, David Carpentier, délégué du syndicat UNSA Police, annonce que l’avertissement sera de mise lors des contrôles. « Il y aura plus de prévention que de verbalisations […]. On va faire le strict minimum. On est bien obligés de se faire entendre, parce qu’on se sent abandonnés » explique-t-il. Le manque d’effectifs et les propos tenus par le chef d’État concernant les violences policières motivent l’opération. Sur RMC, le délégué général du syndicat de police Alliance, Stanislas Gaudon, ironise sur la situation. Il précise que les contrôles seront principalement pédagogiques :
« Puisque qu’on est la pire espèce du ministère de l’Intérieur, puisque les policiers sont violents, racistes, on a dit stop aux contrôles d’identité. On va faire des contrôles routiers puisque ça, ça fait partie de notre job, mais avec beaucoup de pédagogie, idem pour les contrôles de confinement comme ça les citoyens se rendront bien compte que le policier est un bon pédagogue sur le terrain ».
La grogne monte
Le manque d’effectifs n’est pas le seul motif qui pousse les syndicats policiers à réaliser cette opération. En effet, les forces de l’ordre se sentent lâchées par le Président de la République. Celui-ci avait évoqué lors d’une interview accordée à Brut, les questions des violences policières et de contrôles au faciès. Depuis, en guise de protestation, des actions ont été menées un peu partout en France. Des policiers se rassemblaient dans plusieurs grandes villes du pays vendredi 11 décembre. Ce lundi, c’était devant l’arc de Triomphe qu’ils se réunissaient. Le même jour, dans l’Isère, 180 policiers demandaient des ruptures conventionnelles. À Orléans, la corporation menait des opérations de « non-contrôles d’identité », tout en distribuant des tracts expliquant son mécontentement.
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Le « Beauvau de la sécurité » boycotté
En colère, les syndicats de police ont annoncé qu’ils ne participeront pas au « Beauvau de la sécurité » décidé par Emmanuel Macron. « Un énième séminaire sans mesure concrète au préalable serait jugé indécent », déclare Alliance dans un courrier transmis mardi à l’AFP. Prévue en janvier 2021, la concertation concerne l’amélioration des conditions d’exercice des forces de l’ordre.
Le gouvernement va-t-il une nouvelle fois céder aux syndicats de Police ?
Malgré cette vague de protestations, rappelons toutefois que l’État s’est jusqu’ici souvent rangé du côté de la police. Souvent considérée comme le dernier rempart entre manifestant et gouvernement, le police avait ainsi facilement fait céder la Macronie. Souvenons nous par exemple que la corporation fut exemptée de la réforme des retraites. Le gouvernement a d’ailleurs plusieurs fois facilement cédé à la pression des syndicats policiers. En sera-t-il encore de même cette fois-ci ?
Quoi qu’il en soit, sachez que Le Média pour Tous a accordé une interview piquante à un ancien policier qui s’est exprimé sur le quotidien des forces de l’ordre. L’entretien sortira très prochainement, restez connectés !
Le Média pour Tous
C’est la meilleure celle la il faut que les policiers soit en colère pour faire de la prévention au lieu de répression
Une petite info pour eux la prévention c’est la base !!!
merci messieurs les policiers. nous acceptons d’être sermonné mais pas de contraventions avant les fêtes svp.