Ce dimanche 4 octobre, les Néo-Calédoniens se sont prononcés avec une faible majorité contre l’indépendance de l’archipel. C’est la deuxième fois que la population s’exprime sur le sujet, un ultime référendum pourra être voté sur la question d’ici 2022.
C’est le Congrès de Nouvelle-Calédonie, majoritairement indépendantiste, qui se charge de l’organisation de ces référendums. Signé en 1998, l’accord de Nouméa permet jusqu’à trois votes en cas de victoire du « non » au référendum d’autodétermination. Deux votes contre l’indépendance de l’archipel ont eu lieu, en 2018 (« non » à 56,4%) et ce dimanche (« non » à 53,3%), ce qui rend une dernière consultation électorale encore possible et indécise quant à son résultat.
Les indépendantistes, confiants pour le troisième référendum
Malgré cette défaite, les indépendantistes se réjouissent de la progression du « oui », qui gagne 3 points par rapport à 2018, resserrant ainsi l’écart avec les loyalistes. Le taux de participation, également en hausse de 5 points, suscite l’espoir au sein du parti, qui pense qu’une nouvelle participation record d’ici 2022 pourrait être favorable à l’indépendance de l’archipel. Le président indépendantiste du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan, a déclaré sur Nouvelle-Calédonie La Première : « Nous sommes dans un déroulé qui remonte à une trentaine d’années et nous irons jusqu’au 3ème référendum. Nous n’avons pas d’hésitation ».
Réaction de Roch Wamytan pic.twitter.com/SL7FRvVATB
— NC La 1ère (@ncla1ere) October 4, 2020
Les loyalistes, inquiets malgré la victoire
Les loyalistes fêtent sobrement leur victoire, acquise plus péniblement que lors du premier référendum. Le Président du gouvernement local, Thierry Santa s’est également exprimé sur l’importante division sur le sujet au sein de la population néo-calédonienne : « Je ne suis pas satisfait de la tendance que nous avons ce soir, qui met en évidence à nouveau le clivage profond qui sépare la société calédonienne sur cette question fondamentale de l’indépendance ».
Thierry Santa, président du gouvernement pic.twitter.com/yHBIMBqfdp
— NC La 1ère (@ncla1ere) October 4, 2020
Le chef de l’État entend « la volonté de l’indépendance »
Emmanuel Macron a pris la parole suite aux résultats du scrutin. « L’avenir c’est aussi la préparation […] de la sortie de l’accord de Nouméa, qui interviendra d’ici 2022. À terme, les dispositions transitoires inscrites dans la Constitution devront soit céder la place à des dispositions pérennes, si le choix du maintien dans la République est confirmé, soit être retirées si la Nouvelle-Calédonie choisit l’indépendance. Il nous revient tous ensemble de préparer cet avenir ». Le président a également salué sur Twitter la « marque de confiance [des calédoniens] dans la République ».
Les Calédoniens ont confirmé leur souhait de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France. C’est une marque de confiance dans la République. J’entends aussi la voix de ceux qu’anime la volonté de l’indépendance. Nous construirons tous ensemble la Nouvelle-Calédonie de demain.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 4, 2020
Un consensus est-il possible ?
La question de l’indépendance scinde l’archipel en deux. Certains politiques appellent à un rassemblement des différents partis, afin d’obtenir un consensus. Sonia Barkès, présidente de l’Assemblée de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie, s’est exprimé au micro de RT France: « l’idée c’est maintenant de se retrouver autour d‘une table pour construire une solution qui réponde aux attentes des uns et des autres ». Philippe Michel, du parti Calédonie Ensemble, rejoint la députée républicaine : « on est engagé dans un processus depuis 30 ans, d’émancipation et de décolonisation à l’intérieur de la République. Et nous, à Calédonie Ensemble on pense qu’il est possible de conjuguer souveraineté et République [au lieu de les opposer] » a-t-il déclaré sur Nouvelle-Calédonie La Première. Les différents acteurs politiques de l’archipel ont jusqu’à deux ans, avant le prochain référendum, pour trouver un accord.
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