Ce mardi 18 août, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « viol par personne ayant autorité » à l’encontre de Christophe Girard. L’ancien collaborateur d’Hidalgo et proche de Matzneff a tenu hier à démentir les faits par le biais de son avocate.
Une révélation du New York Times
Christophe Girard, l’ex-adjoint à la culture de Paris et soutien de Gabriel Matzneff, est accusé par un homme de l’avoir contraint à des relations sexuelles alors qu’il était adolescent. Notre enquête dans le Times avec @onishinyt https://t.co/Qb1uozSxMP
— Constant Méheut (@ConstantMeheut) August 16, 2020
Dimanche dernier, le New York Times a révélé que l’ancien adjoint à la Culture à la mairie de Paris était accusé d’abus sexuels par un homme d’origine tunisienne, Aniss Hmaïd. Aujourd’hui âgé de 46 ans, il n’en avait que 15 ans lorsqu’il rencontra en Tunisie Christophe Girard. Selon la supposée victime qui vient de rendre son histoire publique pour la première fois, les relations sexuelles avec l’homme politique français ont débuté dès ses 16 ans. Aniss Hmaïd aurait au final été abusé sexuellement une vingtaine de fois par Christophe Girard, qui était alors âgé de 33 ans et bras droit de Pierre Bergé, chez Yves Saint Laurent. En échange, Aniss Hmaïd se serait vu offrir un emploi dans une résidence de Christophe Girard située dans le Sud de la France, mais également plusieurs emplois temporaires en tant que manutentionnaire ou agent de liaison chez Yves Saint Laurent. « Il a profité de ma jeunesse, de mon jeune âge et tout ça pour ses plaisirs sexuels. Ça a détruit ma vie en fait. Aujourd’hui je me considère une terre brûlée », a déclaré Aniss Hmaïd au quotidien américain.
Une enquête ouverte
Le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour viol contre Christophe Girard https://t.co/SmI4E7zFO1
— Le Monde (@lemondefr) August 18, 2020
L’enquête, qui a été ouverte pour « viol par personne ayant autorité » par le parquet de Paris, a été confiée à la brigade de protection des mineurs. Le procureur Rémy Heitz a précisé dans un communiqué que « les investigations […] s’attacheront à déterminer avec exactitude si les faits dénoncés sont susceptibles de caractériser une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de l’action publique est acquise ». Cependant, l’avocate de Christophe Girard a indiqué hier qu’elle allait engager des poursuites pour « dénonciation calomnieuse » contre l’article du New York Times. Elle a également ajouté que « les faits dénoncés étant prescrits, la parole de l’accusateur, contre la parole de l’accusé, est laissée à l’appréciation du tribunal de l’opinion, où trop souvent une présomption de culpabilité en matière d’infractions sexuelles a pris le pas sur la présomption d’innocence ».
Christophe Girard et l’affaire Matzneff
— Christophe Girard (@cgirard) July 23, 2020
Fin 2019, une nouvelle affaire secoua les milieux culturel et politique avec la sortie du livre « Consentement », signé Vanessa Springora. Cet ouvrage raconte la relation qu’avait l’écrivaine avec Gabriel Matzneff quand elle n’était qu’une adolescente de 14 ans, tandis que Matzneff en avait 50 au moment des faits. L’écrivain pédophile, qui est cité à comparaître pour « apologie du crime de viol aggravé » devant un tribunal correctionnel en 2021, entretenait également une relation amicale avec Christophe Girard. En effet, ce dernier aurait financé deux ans de séjours à l’hôtel pour Gabriel Matzneff, afin qu’il puisse y amener sa victime tout en évitant des visites probables de la brigade des mineurs à son domicile. L’ancien acolyte d’Hidalgo avait d’ailleurs été entendu en mars dernier dans le cadre de l’enquête, refusant de qualifier l’écrivain comme un « ami », mais davantage comme une « relation amicale ». Pourtant, en 2002, l’ex-élu aurait également rédigé une lettre de recommandation auprès du Centre national du livre (CNL) afin que Gabriel Matzneff touche une allocation. Dénoncé par des militants écologistes et féministes, Christophe Girard avait finalement pris la décision de quitter son poste à la mairie de Paris. Un poste auquel il sera resté treize longues années…
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