Source : Vu du Droit
Auteur : Régis de Castelneau
La relaxe prononcée la semaine dernière au bénéfice de Cédric Herrou par la cour d’appel de Lyon a été saluée par les belles âmes comme une grande victoire pour la vocation humanitaire de la France qui refuserait ainsi de sanctionner un « délit de solidarité ». Et dénoncée par le camp d’en face, comme une autorisation judiciaire donnée au « Grand remplacement ». Bravo les juges ont dit les uns, honte à eux ont dit les autres. Le problème c’est que cet arrêt ne mérite ni cet honneur ni cette indignité. Avant de revenir sur la mécanique juridique et judiciaire qui l’a permis, on va se permettre quelques observations sur la personne de Cédric Herrou et sur les raisons pour lesquelles il était poursuivi.
Herrou maillon volontaire de la chaîne
La France souhaite comme tous les autres pays du monde réglementer l’entrée et le séjour des citoyens étrangers sur son territoire. Sous la mandature précédente, face à la crise des migrants et l’augmentation de l’immigration, le Parlement français avait souverainement adopté un article L 622–1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ainsi libellé : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros ». J’étais personnellement opposé à cette rédaction et à l’incrimination générale de « l’aide au séjour irrégulier ». Non parce que je voyais là, la création d’un inhumain « délit de solidarité », mais parce qu’il était insuffisamment précisé, au contraire de ce qu’exigent les textes répressifs Je souhaitais, pour ma part, que le texte soit revu, et les diverses hypothèses de faits considérés comme délictuels, détaillées. Les opposants au texte voulaient, quant à eux, que l’aide apportée au séjour sans sollicitation de contrepartie, c’est-à-dire la simple hospitalité bénévole, ne puisse constituer une infraction. La loi n’ayant pas été déféré au Conseil constitutionnel, elle était donc applicable dans cette rédaction et c’est sur cette base qu’un certain nombre de personnes ont été poursuivies et en particulier le très médiatique passeur Cédric Herrou porté au pinacle par les peoples et les belles âmes. Le problème c’est que Cédric Herrou, est un activiste « no border » et n’a jamais caché son alignement sur la volonté du néolibéralisme de libre-circulation des capitaux des marchandises et des hommes. Il est bien sûr libre de cette conviction qu’il n’est pas le seul à partager. Mais ses multiples interventions militantes illégales font partie intégrante du système mis en place pour cette nouvelle traite humaine. Qui commence avec des rabatteurs dans les pays en cause, passe par toutes sortes de mafias, se poursuit avec l’acheminement de leur cargaison de malheureux par des O.N.G. financées par de grands intérêts américains, et l’utilisation de réseaux organisés pour passer les frontières, en finissant avec les cours de morale aux citoyens français dont toutes les études d’opinion nous démontrent qu’ils ne sont pas d’accord.
S’acheter une bonne conscience avec la misère des uns et l’argent des autres
Cédric Herrou maillon de la chaîne de ce qu’il faut qualifier de trafic, fait partie de ceux qui après avoir offert, des facilités à ces déracinés rêvant d’eldorado, se désintéresse de ce qui pourra leur arriver par la suite. Une fois le passage effectué, il semble bien se moquer de ce qui arrivera aux malheureuses récupérées, et ensuite asservies par les réseaux de prostitution ou aux malheureux qui à la rue dans le 18e arrondissement de Paris basculent dans la drogue et la délinquance. On n’a guère entendu sa compassion ou ses excuses pour avoir lancé des dizaines et des dizaines de personnes dans la plus extrême misère pendant le confinement. Parce qu’on veut bien s’acheter une bonne conscience mais d’abord avec la misère des migrants et aussi avec l’argent des autres, c’est-à-dire celui de la collectivité. Les Français à qui on n’a rien demandé, doivent payer, les Français paieront. Et bien évidemment, cet afflux pèse lourdement sur les finances publiques, comme par exemple les services de protection de l’enfance. Qui sont perclus de demandes de prise en charge de « mineurs non-accompagnés », hélas pas toujours mineurs loin de là. Cet afflux grève le budget déjà misérable de la protection de l’enfance gérée par les départements de plus de 2 milliards d’euros par an. On notera qu’on trouve souvent les catholiques en première ligne qui nous rabâchent l’exemple de Saint Martin, le légionnaire romain, et son manteau coupé en deux pour être donné à un pauvre. En oubliant scrupuleusement de nous rappeler le pourquoi de cette division. Eh oui, Martin, qui n’était pas généreux avec l’argent des autres, ne pouvait disposer du manteau, car la moitié conservée appartenait à l’État romain.
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