Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont amené la preuve que l’élection présidentielle bolivienne s’était déroulée sans fraude, contrairement à ce qu’avait rapporté Luis Almagro, le porte-parole de l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA).
« Il est fort probable que Morales ait dépassé la marge de 10 points de pourcentage sans commettre de fraude aux élections présidentielles […] l’analyse statistique et les conclusions de l’OEA semblent profondément erronées », indique le rapport.
Les experts, auteurs de ces conclusions, sont membres du Laboratoire des sciences et données électorales du MIT. Le 20 octobre 2019, jour des élections, la majorité des procès-verbaux avaient été recueillis et présageaient une avance certaine pour le Président sortant. Le 24 octobre, les résultats définitifs confirmaient la réélection d’Evo Morales dès le premier tour, avec 47,08% des voix contre 36,51% pour son rival.
L’OEA est intervenue dès le 21 octobre, pour dénoncer une fraude électorale, et ce, sans mettre en évidence une seule irrégularité au sein du Tribunal suprême électoral bolivien. C’est ce que le MIT dénonce dans ce rapport : « Nos résultats sont clairs. Il n’y a aucune preuve statistique de fraude que nous puissions trouver ». Les experts ont également ajouté : « La fraude électorale est bien sûr un problème grave, mais s’appuyer sur des critères non vérifiés comme preuve de fraude est une menace sérieuse pour toute démocratie ». Contacté par les statisticiens du MIT, l’OEA n’a pas souhaité se justifier.
Suite à la publication de ce rapport, plusieurs personnalités politiques ont apporté leur soutien à Evo Morales sur les réseaux sociaux. Le prix Nobel de la paix, Adolfo Pérez Esquivel, a tweeté « La fraude en Bolivie n’était pas de Morales, mais d’Almagro. C’était un coup d’État et nous devons le dénoncer. #Jamais plus ».
El fraude en Bolivia ?? no fue de @evoespueblo, fue de @Almagro_OEA2015.
Fue un golpe de Estado y debemos denunciarlo.#NuncaMáshttps://t.co/GuJqTz6Gbr— Adolfo Pérez Esquivel (@PrensaPEsquivel) February 29, 2020
Le Président Argentin, Alberto Fernández, a déclaré « Selon un rapport publié par Washington post et réalisé par le Massachusetts Institute of Technology (MIT), Evo Morales a remporté l’élection de l’an dernier de plus de 10 points de différence, sans aucune fraude».
Nicolás Maduro s’est également exprimé : « Le rapport du MIT qui ratifie la victoire électorale de @evoespueblo aux élections, est une autre preuve que le ministère des Colonies (OEA) menace la volonté des peuples libres du continent. Toute notre solidarité avec le chef de l’Inde du Sud. Vive Evo! »
Evo Morales, maintenant exilé en Argentine, a vu sa candidature au Sénat de la Bolivie refusée car il ne remplit pas l’obligation de « résidence permanente »… Un comble pour un homme qu’on a forcé à fuir son propre pays.
La nouvelle élection présidentielle aura lieu le 3 mai prochain en Bolivie. D’après les derniers sondages, le représentant du Parti d’Evo Morales (le Mouvement vers le socialisme) est largement en tête des intentions de vote. Luis Arce devance effectivement les autres candidats avec 31,6% d’intention de vote, contre 17,1% pour Carlos Mesa et 16,5% pour l’auto-proclamée présidente par intérim Jeanine Añez. Il ne nous reste plus qu’à espérer que la volonté du peuple bolivien soir respectée, cette fois-ci…
Le Média pour Tous
Evo Morales a donné le bâton pour se faire battre en modifiant la Constitution pour pouvoir briguer un nouveau mandat. Le grand reproche qu’on peut faire aux politiciens de tous bords est de s’accrocher au pouvoir au lieu de préparer la relève. Car ils peuvent à tous moments être dans l’incapacité totale ou partielle, temporaire ou définitive, d’exercer tout ou partie de leurs fonctions.