Le « projet de paix » au Moyen-Orient proposé par les Etats-Unis a été accueilli très positivement en Israël, aussi bien par le premier ministre actuel Benjamin Netanyahou que par son rival aux prochaines élections, Benny Gantz. Il sera discuté à Washington cette semaine, sans les Palestiniens…
L’histoire d’amour entre Israël et le président américain, Donald Trump, semble une nouvelle fois se préciser. Véritable arlésienne depuis plusieurs mois, ce que l’administration américaine a baptisé « l’accord du siècle » est censé régler le conflit entre Israël et Palestine. Seulement depuis les prémices de ce projet défendu par Donald Trump, il ne semble aller que dans un seul sens, celui d’Israël.
Si Benjamin Netanyahou, et son rival le non moins libéral Benny Gantz, tentent de mettre en scène leur opposition, ils seront pourtant bien présents tous les deux à Washington pour s’entendre avec le président américain. Il faut dire qu’il s’agit d’un merveilleux coup de communication pour le premier ministre sortant. Non seulement cette affaire pourrait lui faire une belle publicité auprès des électeurs israéliens, mais elle pourrait aussi produire une diversion au moment où il est accusé de corruption dans son pays. De son côté, Donald Trump, en vue des élections, continue de flatter le lobby juif américain, très influant aux États-Unis.
Une situation que n’a pas manqué de dénoncer l’opposition anti-sioniste en Israël. Ayman Odeh, dirigeant du parti écosocialiste Hadash, souligne ainsi que ce projet « implique un Premier ministre accusé de corruption et un président soumis à un procès de destitution qui tentent de se sauver mutuellement à l’aide d’une décision politique dangereuse. »
Pour Netanyahou, en revanche, il y a vraiment de quoi se réjouir : « Je vais rencontrer demain mon ami le président américain Donald Trump qui va présenter son « plan de paix ». Je pense qu’une seule fois dans l’histoire se présente une telle opportunité, et il nous est interdit de la manquer. Depuis trois ans, je parle avec le président Trump et son équipe de nos besoins en matière de sécurité […] J’ai obtenu dans toutes ces discussions une oreille attentive à la Maison-Blanche aux besoins existentiels d’Israël »
Ce plan marquera l’Histoire selon Benny Gantz
Début, janvier, Benny Gantz semblait pourtant s’offusquer que ce plan soit dévoilé dès maintenant. Il expliquait même qu’il s’agirait d’une « ingérence flagrante » si ce plan était révélé avant les élections. Mais depuis qu’il a lui aussi été invité, il semble moins se soucier de son opposition de façade avec Netanyahou. Il a ainsi joyeusement appuyé son concurrent : « Le contenu de nos échanges comme les détails du plan resteront secrets pour le moment (…) Mais je peux déjà vous dire que le « plan de paix » conçu par le président Trump marquera l’histoire comme un jalon important permettant à différents acteurs au Moyen-Orient d’aller enfin de l’avant avec un accord régional historique ».
La veille, le premier ministre israélien était même allé jusqu’à décrire Donald Trump comme le « plus grand ami qu’Israël ait jamais eu ». Une amitié très réciproque, puisqu’en décembre dernier, c’était le président américain qui faisait la même affirmation, mot pour mot. En août, de la même manière, il expliquait qu’aucun président américain n’avait « autant aidé Israël que lui. » Des mots qui se sont aussi traduits par des actes. On se souvient par exemple de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, une annonce qui a cristallisé les tensions dans toute la région.
La Palestine pas invitée…
Toujours est-il qu’un accord pourrait être trouvé entre les deux pays, mais sans les Palestiniens, qui n’ont même pas été conviés à cette réunion. D’après les rumeurs, ce plan exclurait d’ailleurs toute idée de solutions à deux États. Au contraire, il assoirait définitivement l’occupation israélienne sur les territoires colonisés. De fait, il ne s’agirait donc pas d’un accord, mais bien du simple appui des États-Unis à l’attitude belliqueuse d’Israël. Une vraie et belle amitié, en effet…
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