En proie à de violents incendies depuis quatre mois, l’Australie doit faire face à un terrible bilan. Sur place le gouvernement libéral de Scott Morrisson est vivement critiqué.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 55.000 km² (l’équivalent de deux fois la Bretagne) de terres ont brûlé en Australie au cours des quatre derniers mois, et les incendies sont toujours incontrôlables. Hier encore, 110 feux étaient toujours en activité dans le pays.
At 5.30am there are 110 fires burning across NSW with over 50 yet to be contained.
Firefighters will make the most of more favourable conditions today to protect properties before deteriorating conditions again this Saturday.#NSWRFS #NSWFires pic.twitter.com/vb3o55n8XU
— NSW RFS (@NSWRFS) 1 janvier 2020
Sur place, les médias ont déjà renommé ce phénomène, « le monstre ». Le feu est même tellement intense que la fumée dépasse les nuages.
Awful day with the fires in NSW/VIC. Just flew Syd-Melb and saw this huge cloud billowing up, from likely Snowy Mts area #nswfires pic.twitter.com/RWbIXNlMgd
— Declan Bowring (@DeclanBowring) 31 décembre 2019
Les dégâts humains et matériels sont aussi considérables. On dénombre déjà 18 morts et 17 personnes disparues, ainsi que 13.000 habitations détruites. L’air est devenu irrespirable et les médecins paraissent inquiets. Un communiqué prévenait même : « La fumée provenant des incendies a entraîné une pollution de l’air jusqu’à onze fois supérieure à un niveau estimé “dangereux”, dans certaines parties de Sydney et de Nouvelle-Galles-du-Sud ». On a vu ainsi une augmentation de 80% des personnes se rendant aux urgences pour des problèmes respiratoires.
Les autres grandes victimes de cette catastrophe sont les animaux. Selon une étude, ce sont près de 500 millions d’animaux qui sont morts du feu, ces calculs ne prenant pas en compte les insectes, les chauves-souris et les grenouilles. D’après la même recherche, il faudra plus de quarante ans à la vie sauvage pour se remettre de cette catastrophe naturelle. Parmi les animaux les plus touchés, on peut citer notamment les koalas et les kangourous.
De son côté, le gouvernement australien du très libéral Scott Morisson est vivement blâmé par sa population. La dernière polémique était relative aux feux d’artifice du nouvel an à Sydney. Ceux-ci ont en effet coûté 4.5 millions de dollars et une partie de la population demandait son annulation pour consacrer ce budget à la lutte contre le feu.
Le réchauffement climatique a été rapidement mis en cause dans cette affaire. Le 12 décembre dernier, après de longues semaines de silence, le chef de l’État australien a fini par admettre que « le changement climatique contribue à ce qui se passe aujourd’hui ». Néanmoins, il refuse toujours de reconnaître le rôle de son pays dans cet état de fait. En tête des exportations mondiales de charbon, l’Australie a pourtant souvent été pointée du doigt. Pour le premier ministre, il serait « irresponsable » de se passer de cette industrie. Lors de ses vœux, il a même poursuivi dans cette voie en indiquant que les générations passées ont « également fait face à des catastrophes naturelles, des inondations, des incendies, des conflits mondiaux, des maladies et des sécheresses ». Son peuple ne semble pourtant pas vouloir le suivre, puisque selon un sondage, 60% de citoyens australiens réclameraient des actions contre le réchauffement climatique.
Alors que la grande barrière de corail, l’une des merveilles naturelles situées en Australie, est aussi menacée par l’augmentation de la température, le pays pourrait subir de nouveaux incendies. Dès demain, la météo annonce, en effet, plus de 40 degrés en Australie avec de fortes rafales de vent.
Le Média pour Tous
https://www.youtube.com/watch?v=jMrV9qnmeeg
Il y a 80 ans, l’Australie brûlait et l’Arctique fondait rapidement. Ce qui a changé depuis, c’est une énorme augmentation de la superstition et une énorme diminution de la pensée rationnelle.
Eighty years ago, Australia was burning and the Arctic was rapidly melting. What has changed since is a huge increase in superstition, and a huge decrease in rational thinking.
Au début du XXèmesiècle, le réchauffement était déjà en marche et, de plus, il y a eu un pic de chaleur dans les années 40, suivi d’un léger refroidissement, puis d’une grosse reprise à la hausse à partir de la fin des années 80.
En plus de ça, on trouvera dans le lien ci-joint un histogramme intéressant sur l »évolution des températures annuelles en Australie, au long du siècle écoulé (et même un peu plus) : http://www.meteofrance.fr/actualites/78318436-australie-la-chaleur-extreme-se-prolonge-apres-une-annee-2019-record
Là voilà, la rationalité !