Le mode de fonctionnement de l’Union Européenne que nous connaissons actuellement repose en très grande partie sur ce traité, entré en vigueur le 1er décembre 2009. Suite au vote négatif du peuple français lors du référendum de 2005 au Traité établissant une constitution pour l’Europe (TECE), le nouveau Président Nicolas Sarkozy s’était empressé de faire ratifier, cette fois par le parlement et avec un large soutien de la gauche, le Traité de Lisbonne qui reprenait les points essentiels du précédent traité. Retour chronologique sur ces événements.
Le 29 mai 2005 se tenait ce qui reste à ce jour comme le dernier référendum organisé en France. La question posée était simple : « Pour ou contre l’établissement d’une constitution pour l’Europe ? ». Jusque tard dans la campagne (mars), les sondages prédisent une victoire assez large des partisans du traité. Les principaux partis de l’époque, de gauche comme de droite, le PS, les Verts, l’UDF et l’UMP se battent pour la victoire du «oui». Le Président Jacques Chirac, déjà fatigué, s’emploie tant bien que mal dans une émission sans contradicteur à répondre à un panel de français. Il tente de convaincre. Le débat peut apparaître biaisé, les Nonistes étant facilement qualifiés d’anti-européens, voire pire. Le jour du vote la participation est forte, proche des 70%. Le verdict tombe : les Français rejettent massivement le texte à plus de 54%.
Jacques Chirac n’a pas toujours été un européiste convaincu… Instant magique de lucidité !
Jeune, Chirac décrivait parfaitement l’Europe en train d’advenir.
Alors, pourquoi n’a-t-il rien fait ? pic.twitter.com/8nmN5uulGz— Polony TV (@Polony_tv) May 8, 2019
Quels sont les principaux griefs du peuple à l’encontre de cette constitution (plutôt qu’à l’idée européenne en elle-même) ?
Il y en a deux principalement : la perte de souveraineté nationale et une vision très (trop ?) libérale. Rappelons que dans un choc de simplification incroyable, l’Europe a actuellement quatre « présidents » : Le président du Conseil européen (instauré par le traité de Lisbonne), le président de la Commission européenne, le président du Parlement européen et la présidence du Conseil de l’Union européenne. L’essence même de la constitution était d’établir un espace européen intérieur sans frontière disposant d’un marché où la concurrence serait libre et non faussée. La défense « d’une expansion de la consommation dans l’Union » est également un des fondements du texte. Près de 15 ans plus tard, nous attendons toujours que les États membres se mettent d’accord sur une fiscalité commune…
On prend les mêmes, et on ne recommence pas
Les instances européennes réagissent et proposent un nouveau traité, celui de Lisbonne. Le grand inspirateur du TECE, l’ancien Président français Valéry Giscard d’Estaing, avoue lui-même en 2007 que les propositions institutionnelles du TECE, « se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne ». La consigne est claire, plus de référendum (les Hollandais avaient d’ailleurs voté contre également, en 2005). Plus rien ne bougera en France jusqu’à la Présidentielle de 2007. Nicolas Sarkozy, plus malin, fait de la ratification du Traité de Lisbonne une discrète promesse de campagne. Ségolène Royal sa principale opposante botte en touche. La question européenne n’est qu’une question parmi d’autres lors de la campagne présidentielle.
Sarkozy une fois élu, arguant de tenir ses promesses, convoque le Parlement (Assemblée + Sénat) en congrès à Versailles, le 4 février 2008, afin de procéder aux modifications de la Constitution française, préalable nécessaire à la ratification du Traité de Lisbonne. Avec une large majorité de droite et de nombreux élus socialistes favorables, la révision est largement approuvée.
Le traité de Lisbonne a donc fêté ses 10 ans hier. Pour les Européistes convaincus, il marque une avancée majeure dans la construction européenne transformant l’architecture institutionnelle de l’Union et créant notamment le poste de Président du Conseil européen. Pour les partisans d’une autre Europe ou d’une sortie de l’Europe, il est le symbole d’une fracture politique et démocratique toujours présente aujourd’hui.
Sacré Juncker !
C’est également hier qu’ont eu lieu plusieurs changements (notables ?) à la tête des instances. Rappelons qu’aucune des personnes citées ci-après n’a été élue par des citoyens européens. Le Belge Charles Michel a remplacé l’ancien président du conseil européen, le Polonais Donald Tusk, et Ursula von der Leyen a pris la place de Jean-Claude Juncker comme présidente de la commission européenne. Rappelons aussi que Juncker s’est plusieurs fois distingué durant son mandat par des sorties semblent-elles alcoolisées :
WHO’S THE LEADER, WHO’S THE DRUNK, COULD IT BE BE JUNCKER, COULD IT BE TRUMP? pic.twitter.com/3txP2Sxk4q
— The Core (@SocialM85897394) June 4, 2019
Le peuple français a ainsi été volé de son vote, pour ça. Le dernier référendum organisé en France date donc d’il y a 14 ans, et est-ce un hasard si, le projet de référendum sur la privatisation des aéroports de Paris ne bénéficie que de si peu de couverture médiatique ?
L’Union Européenne c’est la démocratie et la croissance, nous dit-on…
Le média pour Tous
Honte au traitre qui nous a vendus.
N’incorte pouah ! L’auteur de cet article doit avoir moins de 20 ans ou était en vacances prolongées en Patagonie, pour relater les évènements de 2005 aussi mal.
l’ également, la France n’est même pas dans l’Europe et elle n’a aucun ordre à recevoir de la directive européenne de Bruxelles !! La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. Constitution française du… Lire la suite »
Oui, cette année là, Sarkosy a trahi le peuple Français !