Le cortège, étoffé par quelques « gilets jaunes », se rassemblait six ans après la mort de Clément Méric, tué lors d’une bagarre avec des skinheads dans le centre de la capitale.
Ils étaient près de 500 personnes à défiler dans le calme, samedi 1er juin soir à Paris, contre l’extrême droite et en hommage à Clément Méric, un antifasciste de 18 ans tué il y a six ans presque jour pour jour lors d’une bagarre entre des militants d’extrême gauche et des skinheads d’extrême droite.
Parti de Belleville, le cortège, mené par des mouvements tels que l’Action anti fasciste Paris Banlieue, le syndicat Solidaires et Alternative Libertaire, a défilé bruyamment mais sans incident jusqu’au métro Alexandre Dumas, où il s’est dispersé en début de soirée dans le calme, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Plusieurs dizaines de « gilets jaunes », qui avaient manifesté dans l’après-midi à l’occasion de leur acte XXIX, ont participé au défilé antifasciste.
« Clément, Clément, on n’oublie pas, on pardonne pas ! », « L’extrême droite, on la combat », « Siamo tutti antifascisti ! » (« Nous sommes tous antifascistes ! »), ont notamment scandé les manifestants, en grande majorité de jeunes adultes.
L’inquiétude reste après les européennes
« L’antifascisme est un combat quotidien, dans notre travail, dans nos rues, chez nous, et solidarité avec les migrants et immigrés », a déclaré au micro Agathe, membre du Comité Clément Méric, des militants antifascistes parisiens qui perpétuent sa mémoire année après année en manifestant début juin. « Aujourd’hui nous sommes très inquiets car la menace des violences d’extrême droite reste très présente, et la liste du Rassemblement national est arrivée en tête aux élections européennes de dimanche dernier », a-t-elle ensuite expliqué à l’AFP.
Les proches de Clément Méric ont également fait savoir qu’ils se mobiliseraient pour faire entendre leur voix en décembre prochain à l’occasion du procès en appel des ex-militants d’extrême droite impliqués dans la bagarre fatale à leur camarade. Lors du procès en première instance en septembre dernier, la cour d’assises de Paris avait condamné deux ex-skinheads à des peines de 7 et 11 ans de prison, et acquitté un troisième accusé.