Il y a 15 ans, les Français disaient NON à l’Europe ultra-libérale : qui était pour, qui était contre ?


On note bien le nom des traîtres à la patrie...


Le 29 mai 2005, il y a quinze ans jour pour jour, les Français votaient non à une nouvelle constitution européenne, rejetant déjà une politique ultra-libérale.

En mai 2005, les Français étaient appelés au vote par le gouvernement de Jacques Chirac. Pour la dixième fois seulement sous la cinquième république, les français se livraient à l’exercice du référendum. Ce dernier concernait l’adoption d’une nouvelle constitution par la France. Mais à l’image du traité de Maastricht ratifié en 1992, ce nouveau document est extrêmement long et fastidieux ; peu de gens à l’époque font l’effort de le lire et la parole publique politicienne entre au cœur des débats.

Ils étaient pour…

Ce référendum participera encore un peu plus au rapprochement idéologique entre le PS et l’ex UMP (aujourd’hui LR). Les patrons des deux partis du moment, François Hollande et Nicolas Sarkozy, tout deux futurs présidents de la République s’étaient en effet alliés sur cette question. Ils font d’ailleurs à l’époque scandale en posant ensemble pour Paris Match. Le traité est aussi largement soutenu par les Verts alors dirigé par un certains Daniel Cohn-Bendit. Yannick Jadot approuve également ce néo-libéralisme européen. Le traité était de même souhaité par François Bayrou, la CFDT, le MEDEF ou encore la FNSEA.

Ils étaient contre…

Si le PS et l’UMP soutenaient alors officiellement le OUI, certains de leurs membres s’étaient en revanche élevés pour le NON. Au PS c’était par exemple le cas de Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et plus curieusement Manuel Valls. Ce qui n’empêchera pour autant pas ce dernier de voter le traité de Sarkozy deux ans plus tard… Les membres du NPA (à l’époque LCR), LO et du PCF s’étaient également positionnés en défaveur du traité. À l’UMP quelques dissidents s’étaient aussi opposés à la décision de leur parti. Citons par exemple Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin. Le non est enfin défendu par François Asselineau et Marine Le Pen (tout comme son père).

L’émergence d’Etienne Chouard

Avant les Gilets Jaunes, Etienne Chouard, coqueluche de nombreux manifestants, s’est fait connaître par son fort engagement en faveur du NON. C’est à cette époque qu’il prend lui-même conscience de l’escroquerie de notre système politique. Suite à cette campagne, il développera de nombreuses pensées sur la démocratie directe et notamment l’usage du tirage au sort.

Quand Sarkozy bafoua la parole du peuple

Deux ans plus tard, en 2007, tout récemment élu président de la république, Nicolas Sarkozy procède à ce que beaucoup retiendront comme l’une des pires trahisons à l’égard du peuple français sous la cinquième République. En effet, avec ses alliés européens il engage la France dans un nouveau traité, clone de celui refusé en 2005. Le pays glisse alors encore un peu plus vers le libéralisme effréné. Et tandis que la France perd une part de son indépendance, les Français, eux, perdent leur dignité…

Un éclatement politique

Cette trahison sera d’ailleurs à l’origine de plusieurs scissions politiques. Elle donnera par exemple naissance au Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, démissionnaire du PS en 2008. La même année, Nicolas Dupont-Aignan quittera l’UMP pour faire de son courant Debout la République un parti à part entière. C’est aussi dans le sillage de ce référendum que François Asselineau fondera son parti pro Frexti, l’UPR.

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15 ans sans démocratie…

S’il ne s’agit pas de dire que la France est une dictature semblable à la Corée du Nord, à la lumière de cet épisode, on peut en revanche légitimement affirmer qu’elle n’est pas une démocratie. Cantonnés aux élections, les Français ne disposent en effet d’aucun moyen d’exercer un pouvoir populaire sur la vie politique de leur pays. Le référendum, bien qu’il soit encore un faible processus lorsque son sujet est décidé par le gouvernement, restait une petite respiration démocratique. Mais, alors que le pays s’est montré largement favorable au RIC, il n’a plus eu le droit au moindre référendum depuis qu’il a osé répondre non au gouvernement.

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