L’entreprise israélienne NSO est accusée par le géant Whatsapp d’aider les gouvernements de plusieurs pays à collecter des informations de militants associatifs et de journalistes en piratant son réseau. Mauvaise pub pour Whatsapp qui a fait de la sécurité des échanges son argument marketing numéro un. Raté.
Au mois de mai dernier, le Washington Post révélait que WhatsApp (application de messagerie privée appartenant à Facebook) avait détecté une faille informatique dans son système de sécurité qui était exploitée par un logiciel espion d’une société israélienne appelée NSO et spécialisée dans les logiciels malveillants. Elle pouvait ainsi infiltrer les comptes des utilisateurs de WhatsApp, ce qui représente aux alentours de 1,5 milliards d’utilisateurs.
Hier, le groupe WhatsApp a rempli un dossier pour porter plainte contre NSO. Le patron de WhatsApp, Will Cathcart, a par ailleurs publié un éditorial dans la presse américaine pour expliquer l’importance de l’attaque de cette société israélienne :
Aujourd’hui, WhatsApp prend une mesure contre l’usage dangereux des logiciels espions. NSO prétend servir des gouvernements de manière responsable, mais nous avons trouvé plus d’une centaine de comptes de journalistes et de défenseurs des droits qui ont été pris pour cible en mai dernier. Cet abus doit cesser.
Today @WhatsApp is taking a stand against the dangerous use of spyware. NSO Group claims they responsibly serve governments, but we found more than 100 human rights defenders and journalists targeted in an attack last May. This abuse must be stopped. https://t.co/iSMuwLa9yb
— Will Cathcart (@wcathcart) 29 octobre 2019
NSO, pour sa part, n’en est pas à son coup d’essai. En effet, cette entreprise israélienne a été accusée en novembre 2018 par le lanceur d’alerte Edward Snowden et par Citizen Lab d’avoir eu recours à ces logiciels pour traquer le journaliste Jamal Khashoggi (qui a depuis été torturé et exécuté à Istanbul par l’Arabie Saoudite dans des circonstances atroces).
Une méfiance absolue à l’égard des réseaux sociaux et de la communication par Internet doit être de mise. Communiquer en tête à tête, sans téléphone, ou par lettre, comme il n’y a pas si longtemps, est certainement aujourd’hui le nec plus ultra de la communication sécurisée.
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La NSO va certainement accuser Whatsapp d’antisémitisme…