En réponse à la lettre et aux propositions du président Emmanuel Macron, le chef des Républicains considère, dans une tribune au « Monde », que l’Union européenne a échoué. Aux nations de lui faire changer de cap.
Tribune. Après avoir vanté une « souveraineté européenne », Emmanuel Macron nous invite maintenant à une « renaissance » : les postures peuvent varier, passant du fédéralisme à la protection, mais la volonté d’enfermer le débat européen dans un choix binaire reste intacte.
Il s’agit de tout résumer à une alternative entre proeuropéens et antieuropéens, progressistes et nationalistes, sauveurs et destructeurs, sans rien entre les deux.
Tocqueville avait compris le danger mortel de ne plus offrir de choix qu’entre les ennemis et les partisans de la République, lui qui mettait en garde contre le risque de faire danser les démocraties au-dessus d’un volcan. Avec ce manichéisme, le président fait courir à notre démocratie et à l’Europe un lourd danger.
L’approche stérile de M. Macron
D’un côté, Marine le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont toujours pour horizon la déconstruction de l’Union européenne (UE), lorsqu’ils proposent respectivement de « reconquérir notre souveraineté monétaire » ou de « dénoncer les traités européens ».
Il suffit de voir la chute dans laquelle le Royaume-Uni est entraîné pour saisir que là serait pour la France une sortie « braudélienne » de l’histoire. L’écrivain Elias Canetti l’avait intuitivement perçu : dans les époques de démesure, l’horizon européen est une protection indispensable contre la folie des temps qui viennent.