Affaire Vincent Lambert : Philippe « choqué » par une « espèce de joie malsaine »



Le Premier ministre a fait part ce jeudi de son malaise face à l’exultation des partisans du maintien en vie de Vincent Lambert.

L’utilisation du terme « remontada » ne passe pas. Le Premier ministre Édouard Philippe s’est dit jeudi « assez choqué » par « l’espèce de joie malsaine » affichée par l’un des avocats des parents de Vincent Lambert, qui a sauté de joie après la décision judiciaire surprise mardi soir de reprendre les soins. Ce dernier était même allé jusqu’à parler de « remontada », mot habituellement utilisé dans le jargon sportif.

« Dans cette affaire d’une complexité et d’une difficulté humaine redoutables, j’ai été assez frappé et assez choqué par l’espèce de joie bizarre et à mon avis malsaine », a déclaré le chef du gouvernement sur Cnews, en déplorant qu’on puisse « parler de remontada dans ce cas ». Lui prend au contraire cette affaire avec « beaucoup de tristesse » en y voyant « une famille qui est profondément divisée ».

« On a gagné ! », « C’est la remontada ! »

La nouvelle est tombée lundi soir en pleine marche parisienne réunissant plusieurs centaines de personnes qui réclamaient « la vie pour Vincent ». Une énorme clameur a retenti quand l’un des avocats des parents, Me Jérôme Triomphe, a lancé à la foule « On a gagné ! ». « C’est la remontada ! », s’est exclamé l’autre avocat, Me Jean Paillot.

Les directives anticipées comme « solution »

« On est à la fois dans la question de principe mais on est aussi dans la question intime et personnelle », a souligné le Premier ministre, en confessant « que nous avons eu avec mon père à nous poser la question de l’arrêt des soins ». « C’est un vrai sujet politique avec un grand P, parce que c’est un sujet de société, mais surtout pas un sujet de petite politique », a mis en garde le Premier ministre, en assurant l’aborder avec « beaucoup d’humilité ».

Pour lui, la « solution » n’est « pas nécessairement dans une loi » mais elle est d’abord « individuelle »: « La première leçon c’est de rédiger des directives anticipées ». « On est submergé de coups de fil, de mails, ça n’arrête pas », affirme à ce propos dans Le Parisien, une bénévole de l’association pour le droit de mourir dans la dignité. Selon elle, l’affaire Vincent Lambert a servi d’électrochoc à des nombreuses personnes qui souhaitent désormais savoir comment réaliser leurs directives anticipées.

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