En pleine crise du coronavirus, l’Union Européenne poursuit sa politique ultra-libérale en concluant un accord avec le Mexique. Inquiétude chez les écologistes et les agriculteurs français.
Tandis qu’Emmanuel Macron et la plupart des dirigeants de la planète nous serine de leur « monde d’après », dans les faits, on s’aperçoit que les choses n’évoluent pas vraiment. Comme au bon vieux temps, l’Union Européenne vient donc de conclure un nouvel accord de libre-échange, cette fois ci avec le Mexique. Preuve, s’il en faut, que les libéraux sont définitivement incapables de sortir de leur carcan idéologique et de tirer les leçons de leurs erreurs passées.
Après le Canada et le Japon, voici le Mexique
Les accords de libre-échange signés par l’UE font souvent grand bruit, en particulier en France. En effet, une majorité de citoyens de l’hexagone se montrent hostiles à ce type de traité. Ainsi sous la mandature d’Emmanuel Macron, le CETA (Canada) puis le JEFTA (Japon) avaient suscité de nombreuses polémiques. Aujourd’hui, c’est le Mexique qui pourrait faire parler de lui. Pour être plus précis, l’accord est en réalité un élargissement d’un précédent traité signé au début des années 2000.
Des échanges quasiment sans restriction
Le nouveau cap franchi par cette convention va néanmoins beaucoup plus loin. Dans les faits, les échanges entre le Mexique et l’UE seront pratiquement tous exemptés de droits de douane. Sans eux, il n’existera donc plus aucun moyen de maintenir une concurrence équitable entre producteurs français et mexicains. Il s’agit aussi d’une énorme source de profits pour les grands groupes.
Rejeter le protectionnisme
La commission européenne, sans aucune honte, a même osé se fendre d’une déclaration triomphante : « conclure un accord neuf et modernisé enverrait au monde le message puissant que le Mexique et l’UE rejettent tous deux le protectionnisme ». Par là, elle démontre ainsi son aveuglement idéologique et son refus de toute évolution politique. Une fois de plus, elle s’accroche à son dogme de la « concurrence libre et non faussée », et prône la loi du plus fort.
Les agriculteurs en première ligne
Une nouvelle fois, les premières victimes de cet accord de libre échange seront sans doute les agriculteurs, tout du moins sur le plan économique. Déjà redoutablement touchées par le CETA, les filières françaises risquent une nouvelle fois de payer les pots cassés. En effet, les producteurs seront mis en concurrence avec leurs homologues mexicains dont les normes et les coûts de production sont bien inférieurs à ceux de la France.
Des conséquences environnementales désastreuses
D’un point de vue écologique, les traités de libre échange ne sont jamais une bonne nouvelle. D’une part, la circulation intensive des marchandises favorise la production de gaz à effet serre et donc par la même occasion le réchauffement climatique. Mais d’autre part, elle entraîne également une harmonisation des normes par le bas. Et pour cause, les marchandises étrangères ne sont pas traitées de la même manière en ce qui concerne, les OGM, les hormones ou encore les produits phytosanitaires.
La crise du coronavirus, symptôme du libre-échange
La crise du coronavirus qui frappe le monde entier est pourtant bien un symptôme criant des défaillances du système néo-libéral, et en particulier du libre échange. Instituant une toute puissance aux multinationales, leur permettant même d’attaquer les États, les traités de libre-échange en sont le parfait symbole. Avant d’être appliqué, l’accord avec le Mexique devra néanmoins être ratifié par tous les États d’Europe. Et si Emmanuel Macron veut vraiment passer au « monde d’après », il aura donc l’occasion de le démontrer. Mais pour être honnête, on en doute fortement…
Le Média pour Tous
Merci beaucoup Vincent pour toutes tes infos.
Espérons que nos agriculteurs vont arrêter de se suicider et , prendre le problème à bras le corps.