ÉDITO – En quatre ans, 36 projets d’attaques terroristes ont été déjoués. Cette nouvelle loi antiterroriste devrait permettre de pérenniser des mesures qui relevaient jusqu’ici de l’état d’urgence.
Une nouvelle loi antiterroriste sera présentée en Conseil des ministres ce mercredi matin par Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur. La tentation est grande de se dire ce matin : encore une loi antiterroriste, une, tous les un an et demi, en moyenne. Les dernières dataient de 2017 et de 2020.
La tentation est grande de se dire que c’est « encore » une loi antiterroriste, de l’agitation politique. Sauf qu’il ne faut pas oublier de regarder ce qu’il y a dedans et se demander à quoi ça sert. Rappelons que nous en sommes à plus d’une vingtaine de lois antiterroristes en 30 ans. En effet, c’est une double course : l’émotion énorme se transforme en pression sur le politique au pouvoir. « Mais enfin, que faites-vous pour nous protéger ? ».
Et cette pression pousse, ou offre l’opportunité de pousser, un peu plus loin à chaque fois l’arsenal de lutte contre le terrorisme. Un arsenal qui peut servir, au passage, à d’autres choses. C’est une course sans fin, puisque la lutte antiterroriste n’est jamais récompensée politiquement. Puisque, plus elle est efficace, moins elle se voit.