L’Iran a décidé de s’affranchir des limites fixées par l’accord de 2015 (dont Washington s’est retiré) en matière d’uranium faiblement enrichi. Israël et les Etats-Unis sont montés au créneau.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a appelé ce 1er juillet les pays européens à sanctionner l’Iran, après que Téhéran a annoncé avoir franchi la limite imposée à ses réserves d’uranium faiblement enrichi par l’accord de 2015 sur son programme nucléaire, dont Washington s’était retiré unilatéralement. «Vous vous êtes engagés à agir dès que l’Iran violerait l’accord nucléaire. Alors je vous dis : faites-le», a déclaré Benjamin Netanyahou, selon un communiqué publié par son bureau.
De son côté, les Etats-Unis ont affirmé qu’ils ne permettraient «jamais à l’Iran de développer des armes nucléaires». «C’était une erreur, dans l’accord sur le nucléaire iranien, de permettre à l’Iran d’enrichir de l’uranium, quel que soit le niveau», a dénoncé dans un communiqué la Maison Blanche, réaffirmant sa volonté de poursuivre sa campagne de «pression maximale» sur Téhéran.
En dépassant les limites imposées à ses réserves d’uranium faiblement enrichi, Téhéran prend le risque d’être déclaré pour la première fois en faute sur ses engagements en la matière, jusqu’alors respectés. «L’Iran a dépassé la limite des 300 kilogrammes [d’uranium faiblement enrichi]», a annoncé le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à l’agence de presse Isna ce même jour.
Chargée de vérifier que l’Iran s’acquitte de ses engagements pris vis-à-vis de la communauté internationale en juillet 2015 à Vienne, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que l’Iran avait dépassé la limite imposée par le pacte. Ni l’AIEA, ni Mohammad Javad Zarif n’ont précisé le niveau actuel des réserves d’uranium enrichi iraniennes, mais un diplomate en poste à Vienne aurait précisé à l’AFP que celles-ci avaient été mesurées en excès de deux kilogrammes.
Cette annonce iranienne, jugée «profondément inquiétante» par le Royaume-Uni, survient sur fond de tensions exacerbées avec les Etats-Unis de Donald Trump, faisant craindre un embrasement guerrier dans la région stratégique du Golfe.