Pourquoi la Saint-Valentin est un désastre écologique, social et sanitaire


Par Clément Fournier pour Youmatter

La Saint-Valentin est-elle une catastrophe écologique, humaine et menace-t-elle votre santé ? C’est bien possible, et on vous explique pourquoi.

Chaque année autour de la mi-février, c’est la même fièvre qui s’empare de nous : celle de la Saint-Valentin. La Fête des Amoureux entraîne chaque année un vent de cadeaux, de fleurs, de chocolats et d’amour. Le problème, c’est que cette fête est aussi devenue un vrai désastre pour l’écologie, pour les droits humains et pour votre santé. On vous explique.

Des fleurs pour la Saint-Valentin : importées, industrielles et riches en pesticides

La Saint-Valentin rime presque toujours avec fleurs. Chaque année en France, ce sont près de 30 millions d’euros qui sont dépensés au moment de la Saint-Valentin pour acheter des fleurs et en particulier des roses.Le problème, c’est que le 14 février, en plein hiver, les roses sont un produit rare dans la nature. Alors que dans le domaine alimentaire, les consciences commencent à évoluer avec des habitudes d’achats de plus en plus connectées à la saison, en matière de fleurs, le problème reste entier : nous continuons tous à offrir des roses en plein hiver, alors que celles-ci fleurissent plutôt vers le mois de mai en général sous nos latitudes.

Forcément, cela signifie que les roses que nous achetons le 14 Février ne viennent pas de France. Selon les estimations, 85% des fleurs coupées vendues en France (notamment pour la Saint-Valentin) proviennent de l’étranger. Certaines viennent de pays avec un climat plus favorable comme le Kenya ou l’Équateur, d’autres viennent des Pays-Bas, pays réputé pour sa culture des fleurs. Le problème c’est que dans les deux cas, cela implique d’énormes impacts écologiques. Les roses importées du bout du monde sont transportées en avion, dans des emballages complexes constitués de célophane et de structures de protection destinées à préserver la qualité esthétique des fleurs. Celles qui sont cultivées aux Pays-Bas poussent sous serres chauffées, ce qui implique des consommations d’énergie importantes.

Résultat, l’impact carbone est très élevé : une étude menée aux Etats-Unis montre que l’ensemble des roses vendues à la Saint-Valentin dans le pays émettent environ 9000 tonnes de CO2 (soit l’équivalent de la pollution générée par 2500 automobilistes en un an). C’est plutôt logique, quand on sait qu’une rose cultivée aux Pays-Bas émet environ 3 kg de CO2 pendant sa production, ou qu’une rose cultivée au Kenya (qui n’émet que 0.5 kg de CO2 pour sa production) peut parcourir jusqu’à 8000 km en avion pour arriver jusqu’à vous. Sans compter que dans tous les cas, ces monocultures industrielles ont des impacts très importants sur les écosystèmes locaux : au Kenya par exemple, les zones de cultures sont réparties autour du lac Naivasha, qui est aujourd’hui pratiquement asséché à cause de la culture industrielle de la rose…

De plus, une étude menée par l’UFC Que Choisir montre que les roses vendues pour la Saint-Valentin contiennent de nombreuses substances phytosanitaires, notamment des pesticides. Quand vous prendrez votre bouquet de rose de la Saint-Valentin pour en humer le parfum, gardez donc à l’esprit que vous respirez surtout des substances chimiques nocives.

La solution ? Offrir des plantes de saison, ou des plantes en pot, vivaces et si possible cultivées sans pesticides. Certes, elles n’auront pas la même portée symbolique qu’une rose rouge, mais au moins, vous éviterez plusieurs kilos de CO2 dans l’atmosphère et la présence de substances phytosanitaires dans votre logement. Pour plus d’informations voir : “Comment choisir des fleurs coupées de saison”.

Les chocolats de la Saint-Valentin : esclavage, déforestation et corruption

Le deuxième grand symbole de la Saint-Valentin, ce sont les chocolats. Et là encore, ce cadeau peut avoir un goût assez amer quand on connait ses conditions de production.

Plusieurs ONG et de nombreuses études ont révélé ces 10 dernières années les graves dérives de l’industrie du cacao. En Afrique de l’Ouest, notamment au Ghana et en Côte d’Ivoire, d’où proviennent plus des deux tiers de la production mondiale, la production de cacao est marquée par les phénomènes de corruption. Mais il y a plus grave : d’après l’organisation Food Is Power, la filière cacao est globalement structurée autour de pratiques esclavagistes. Les enfants seraient notamment très présents sur les chaînes de récolte et de production.

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