À de nombreuses reprises, le gouvernement s’est félicité de son bilan concernant le retour à l’emploi et la baisse du nombre de chômeurs. Mais la réalité est-elle aussi simple ?
Le chômage recule ! Parait-il…
Notre gouvernement vit dans un monde parallèle. D’Elisabeth Borne à Bruno Le Maire, les membres de la Macronie tentent de nous faire croire qu’ils sont les champions du plein emploi. « Le taux d’emploi est au plus haut depuis 50 ans » affirmait même le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le mois dernier. Selon l’exécutif, la France serait déjà bel et bien sortie des conséquences économiques causées par la crise sanitaire, notamment grâce au plan de relance.
🔴 Nouveau record pour l’apprentissage en 2021 : déjà 560 000 contrats enregistrés à la mi novembre ! De plus en plus de jeunes et d’entreprises y recourent, c’est une excellente nouvelle. #FranceRelance #1jeune1solution pic.twitter.com/GCs3bH584p
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) November 26, 2021
Le 25 novembre dernier, le ministère du travail a donné des chiffres allant dans le sens de ces multiples déclarations. D’après le ministère, le nombre de chômeurs repasse en dessous du niveau d’avant crise sanitaire, soit le niveau de décembre 2019. L’INSEE fait part de la même constatation. Le taux de chômage s’établit à « 8,1% de la population active. Il oscille entre 8% et 8,1% depuis le quatrième trimestre 2020, au même niveau qu’au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire » explique l’Institut.
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Des propos à nuancer
De son côté, l’association ATD Quart Monde appelle à la vigilance avec les chiffres officiels. En effet, dans un billet de blog publié sur Médiapart, l’association annonce que ces données « ne donnent pas la température de l’intégralité du marché de l’emploi, mais seulement de sa partie émergée ». En effet, de nombreux chômeurs ne seraient pas inscrits en tant que demandeurs d’emploi. D’après Henri Stredyniak, membre de l’association Économistes atterrés « le taux de chômage réel est proche de 16% si on intègre le temps partiel subi et le « halo du chômage ». Mais un autre élément est également à prendre en compte, c’est le nombre de radiation. Cette dernière a touché 44.000 personnes au troisième trimestre 2021. De plus, la durée moyenne d’inscription au chômage ne cesse de croitre, et atteint actuellement un taux record depuis 1996.
Chômage
➡️ Les radiations des demandeurs d’emploi retrouvent leur niveau d’avant crise sanitaire
➡️ La durée moyenne d’inscription au chômage en catégorie A,B et C continue d’augmenter pour s’établir à 681 jours, un record depuis 1996
Merci à @AlterEco_ pour l’infographie ! pic.twitter.com/s0cYPmGABr
— Plans de Licenciements (@plans_de) November 18, 2021
Et les emplois alors ?
Le gouvernement ne cesse de se vanter de la hausse du taux d’emploi, mais qu’en est-il vraiment ? Selon l’économiste, ce phénomène bien réel, s’explique par certaines mesures d’assouplissement du droit du travail. Ainsi, les embauches en contrat court, la facilité de licenciement ou encore le développement du statut d’autoentrepreneur permettent un certain retour à l’emploi. Seulement, cette médaille à son revers. Ces mesures participent également à la progression de la précarité, qui concerne environ 25% des emplois, souligne Henri Stredyniak.
Un bilan mitigé donc, pas de quoi parader.
Le Média pour Tous
La même rengaine depuis 40 ans et les mêmes leviers pour arranger les chiffres …