Partout en France, médecins généralistes et infirmiers libéraux peinent à trouver des remplaçants pour leurs vacances, accaparés par les centres de vaccination. Un problème de démographie médicale exacerbé par les besoins liés à la crise sanitaire.
Luc Duquesnel espérait prendre trois semaines de vacances cet été, pour souffler, ne plus entendre parler du Covid et de vaccin… Le médecin généraliste de Mayenne n’a pas pris de vacances depuis août 2020. « Physiquement et psychologiquement, ça commence à être difficile pour tout le monde », souffle le président de la branche « généralistes » de la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF).
Mais faute de remplaçant pour prendre en charge sa patientèle en son absence, Luc Duquesnel doit renoncer à une semaine. « Dans ma maison de santé nous sommes huit généralistes. Aucun de nous n’a trouvé de remplaçant pour l’été, c’est du jamais vu », signale-t-il.
À huit, Luc Duquesnel et ses collègues vont pouvoir se débrouiller pour se remplacer mutuellement, considérant qu’ils acceptent tous une surcharge de travail… Mais pour d’autres médecins, installés seuls dans des zones plus reculées, la tâche s’annonce plus ardue. « Certains vont être obligés de fermer pour pouvoir se reposer, opine Agathe Lechevalier, généraliste à Saint-Lys en Haute-Garonne et présidente du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (ReAGJIR). Il va y avoir une rupture dans la continuité des soins et possiblement un afflux de leurs patients aux urgences. »