L’UFC-Que Choisir a publié ce lundi 9 novembre un rapport alarmant concernant les pénuries de médicaments.
D’après l’étude publiée par UFC Que Choisir, les laboratoires ne donneraient pas de réponses suffisantes face à la pénurie de médicaments, en forte hausse depuis ces dix dernières années. 2.400 ruptures de stock devraient être constatées cette année, contre 405 en 2016. C’est « six fois plus qu’il y a quatre ans » explique l’étude, en citant l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ces pénuries concernent principalement des « médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ». Il s’agit par exemple d’antibiotiques, d’anti-cancéreux, d’anti-parkinson ou d’antiépileptiques, dont « une interruption de traitement peut être susceptible de mettre en jeu le pronostic vital des patients ».
Les laboratoires pharmaceutiques mis en cause
Les laboratoires pharmaceutiques apportent des solutions « rarement à la hauteur des enjeux sanitaires » regrette l’UFC Que Choisir. L’étude explique que dans 30% des situations, les industriels orientent les patients vers un autre médicament. Pourtant, d’après l’association, « les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps d’adaptation à la nouvelle posologie, particulièrement pour les patients âgés ». Dans 12% des cas, les labos préconisent aux professionnels de santés des solutions de dernies recours, comme une diminution de la posologie. La situation est encore plus alarmante pour près de 1 personne sur 5 : aucune solution de substitution n’est possible, ce qui peut entraîner de lourdes conséquences médicales.
Une course à la rentabilité
Selon l’étude, les pénuries ne concernent pas les médicaments les plus récents et les plus onéreux. Sur la liste des 140 médicaments désignés en rupture et en tension d’approvisionnement par L’ANSM, 75% d’entre eux sont commercialisés depuis plus de 20 ans. De plus, leur coût est généralement inférieur à 25 euros. 80% des principes actifs de ces médicaments sont fabriqués en dehors de l’Union européenne. Comme on a pu le constater avec la pénurie des masques, cette dépendance est dangereuse. Selon l’association, la méthode de production en flux tendu est, en plus, « incompatible avec les fluctuations imprévues de la demande mondiale ». Il semble donc plus important d’assurer l’approvisionnement des médicaments rentables que de garantir un stock décent des plus anciens, pourtant indispensables à leurs usagers.
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Un manque de volonté politique
L’association regrette le manque de volonté des pouvoirs publics. Elle réclame le développement d’une production publique de médicaments « à même d’assurer [une] fabrication continue». L’UFC demande également l’obligation pour les industriels de constituer des stocks de plusieurs mois pour les médicaments les plus sensibles. Aujourd’hui s’ouvre, au Sénat, le débat concernant le budget de la sécurité sociale de 2021. L’UFC y soutient un amendement sur la constitution obligatoire de ces stocks.
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