Avec en ligne de mire le chantier de la réforme de l’assurance chômage, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a déroulé la philosophie du gouvernement en matière d’aides sociales. Avec un exemple surprenant de ce qu’elle entend par «contrepartie».
Ambiance de bureau de direction des ressources humaines sur le plateau de LCI, le 24 février. Dans la droite ligne du rapport CAP 22, dont la fuite avait embarrassé l’exécutif en juillet 2018, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a expliqué comment elle comptait responsabiliser les allocataires de minima sociaux.
La contrepartie, ça peut être d’accepter de se soigner
«De façon générale dans la société, c’est bien d’équilibrer les droits et les devoirs, c’est pareil pour l’assurance chômage», a-t-elle d’emblée posé comme principe. Et de dérouler : «C’est bien aussi de dire à ceux qui sont plus en difficulté : la société vous aide, elle vous donne une sécurité […] et en même temps, vous pouvez aussi apporter quelque chose de votre côté à la société, c’est ça l’idée de contrepartie.»
Un exemple ? «Il y a des personnes qui sont au RSA, parce que c’est ça dont on parle principalement, qui ont par exemple des gros problèmes de santé. La contrepartie, ça peut être d’accepter de se soigner», a avancé la ministre, ex-directrice des ressources humaines du géant de l’agroalimentaire Danone.
⚡️MURIEL PÉNICAUD / La ministre du travail évoque le thème des #contreparties aux aides sociales en affirmant ? « Il y a des personnes qui sont au #RSA qui ont de gros problèmes de santé. La contrepartie, ça peut être d’accepter de se soigner. » pic.twitter.com/RPM96iGhsz
— Pure. (@PureTele) 25 février 2019
Après l’échec des négociations entre partenaires sociaux, l’Etat, pour la première fois depuis 1982, reprend la main et va édicter seul les règles d’assurance chômage. Ce 26 février, lors d’une conférence de presse à Matignon, Muriel Pénicaud et le Premier ministre Edouard Philippe ont annoncé que des décisions sur le sujet seraient prises au «printemps», très vraisemblablement après les élections européennes. Les économies de 3,9 milliards d’euros sur trois ans, selon l’AFP, qui hérissaient les syndicats, sont toujours envisagées.