« Il est clair » qu’Alexandre Benalla « a menti », a dénoncé vendredi 28 décembre sur franceinfo Rachid Temal, secrétaire national du Parti socialiste et sénateur du Val-d’Oise. D’après Mediapart, l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, limogé en juillet, utiliserait encore un passeport diplomatique lors de ses voyages d’affaires à l’étranger.
Un « dysfonctionnement supplémentaire »
« Au mois de juillet », devant la commission d’enquête parlementaire, Alexandre Benalla « indiquait pourtant avoir laissé ses passeports diplomatiques dans son bureau à l’Elysée », « s’il les utilise toujours, il y a effectivement un mensonge », voire « un dysfonctionnement supplémentaire », a jugé Rachid Temal, tout en appelant Emmanuel Macron à « s’expliquer ». « M. Benalla est quelque part le sparadrap de M. Macron (…) Il serait important, à mon sens, que le président de la République prenne vraiment la parole cette fois-ci (…) et dise vraiment la vérité une bonne fois pour toutes », a poursuivi le secrétaire national du PS.
« On a le droit de s’interroger : comment quelqu’un qui avait un poste de ‘subalterne’ à l’Elysée, d’après le directeur de cabinet de la présidence de la République, rencontre six mois plus tard des dizaines de chefs d’Etat ? Je ne suis pas sûr que tout le monde puisse le faire aussi facilement », a pointé Rachid Temal.
« Tout ça n’est pas clair »
Lors d’un voyage au Tchad début décembre, trois semaines avant celui d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla a rencontré pendant deux heures le président tchadien Idriss Déby. L’ex-chargé de mission a expliqué qu’il s’agissait d’un voyage d’affaires avec de « grands patrons du Moyen-Orient » qui n’avait « rien à voir » avec Emmanuel Macron. « Tout ça n’est pas clair », a souligné Rachid Temal. « Même l’Elysée, même le Quai d’Orsay, démontrent que, manifestement, M. Benalla reste un personnage central de la Macronie ou en tout cas qu’il empêche la Macronie d’être tranquille », a-t-il ajouté. Le Quai d’Orsay a annoncé jeudi après-midi « examiner toutes les suites possibles, y compris des suites judiciaires, sur la non-restitution des passeports d’Alexandre Benalla ».