Ce mariage, qui se fera en échange d’actions, devrait permettre à la société naissante d’enregistrer un chiffre d’affaires proche des 20 milliards de dollars dès 2020.
Pfizer a annoncé lundi son intention de fusionner son activité de médicaments non brevetés avec le groupe pharmaceutique Mylan. Le but, créer un mastodonte dans le domaine des médicaments à moindre coût, sur fond des pressions politiques pour une baisse des prix aux Etats-Unis.
La nouvelle société, qui sera détenue à 57% par les actionnaires de Pfizer et le solde par ceux de Mylan, aura dans son portefeuille des médicaments comme l’anti-cholestérol Lipitor, le Viagra, l’analgésique Lyrica et le traitement d’urgence de réactions allergiques graves EpiPen, selon un communiqué. Elle sera baptisée après la finalisation de l’opération et sera dirigée par Robert Coury, l’actuel président du conseil d’administration de Mylan, qui occupera les fonctions de président exécutif.
Michael Goettler, à la tête de la division médicaments non brevetés de Pfizer (Upjohn), sera le directeur général, tandis que Heather Bresch, l’actuelle directrice générale de Mylan, va quitter l’entreprise. Concrètement, Pfizer va donner son indépendance à Upjohn suivant un mécanisme qui lui éviterait de payer des impôts. Upjohn pourra ensuite fusionner avec Mylan.
Ce mariage se fera en échange d’actions, chaque titre Mylan devrait être converti en une action de la nouvelle société, qui devrait enregistrer un chiffre d’affaires compris entre 19 et 20 milliards de dollars à périmètre constant dès 2020. Pfizer et Mylan affirment également que cette entreprise va pouvoir réaliser des synergies estimées à environ un milliard de dollars par an d’ici 2023. Elle aura toutefois une dette d’environ 24,5 milliards de dollars.
Cette union devrait donc permettre à Pfizer de relancer des ventes déprimées par la perte de la protection de brevets de certains médicaments. Parallèlement, Pfizer investit activement dans les traitements anti-cancer. L’an passé, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 53,6 milliards de dollars, en croissance de 2,1%, mais son bénéfice net a chuté de 1,6% au deuxième trimestre de cette année. Le géant, attendue en baisse à Wall Street, a par ailleurs revu ses objectifs financiers annuels à la baisse.