Avec Lionel Messi, le PSG et le championnat français de football ont accueilli cette semaine l’un des plus grands joueurs de l’Histoire de ce sport. Une bombe sportive mais aussi financière qui a fait parler dans le monde entier.
L’engouement suscité par l’arrivée de Lionel Messi en France ne laissait aucun doute ; il s’agissait d’un séisme planétaire dans l’univers du sport le plus populaire au monde. Il faut dire que celui que l’on a souvent comparé à son illustre ainé, Diego Maradona, jouit d’une aura considérable et est régulièrement désigné comme le meilleur footballeur de la planète. Attraction médiatique et financière, l’argentin est aussi une véritable marque. Légende du sport pour certains, symbole du football business pour d’autres, l’évènement divise en tout cas autant qu’il réjouit.
Une histoire de fidélité
Né en Argentine, « Leo » Messi jouait pour le FC Barcelone depuis l’an 2000 et l’âge de 13 ans. Il n’avait connu jusqu’ici qu’un seul club dans sa carrière professionnelle. Agé aujourd’hui de 34 ans, il arrivait en fin de contrat avec son club de toujours. Encore très performant, sa prolongation* pour quelques saisons au « Barça » ne faisait aucun doute. Seulement l’Histoire en a voulu autrement…
* Pour les non-initiés, les joueurs professionnels de football signent généralement des contrats allant de 1 à 6 ans dans un club. En cas de transfert, le club acheteur paie au club vendeur les années de contrat restantes. Plus le joueur est côté et plus il lui reste d’années de contrat, plus le club acheteur devra débourser d’argent. Si un joueur arrive à la fin de son contrat, il est libre de prolonger ou de partir « gratuitement » dans un autre club. Dans ce cas, le club acquéreur ne versera pas d’indemnités de transfert. Dans cette situation, les joueurs ont souvent beaucoup d’offres, et négocient à la hausse leur salaire et une prime à la signature.
Les déboires financiers du FC Barcelone
À l’image des clubs espagnols, le FC Barcelone, l’une des équipes les plus reconnues au monde, a connu une gestion laborieuse ces dernières saisons. En surpayant de nombreux joueurs qui n’ont pas répondu à ses attentes sportives, le club s’est endetté jusqu’au cou. Des dettes avec lesquelles les instances locales avaient l’habitude d’être assez coulantes. Seulement depuis la crise du covid-19, la ligue espagnole, pour sa propre survie, a soumis ses clubs à une nouvelle réglementation plus stricte sur les salaires des joueurs.
Messi trop cher
Ayant révolutionné le football avec des statistiques et un palmarès incroyables, Lionel Messi était logiquement le joueur le mieux payé au monde (on parle de 70 millions d’euros annuel, hors revenus publicitaires ou sponsoring). Seulement le FC Barcelone ne pouvait plus se permettre d’assumer de tels revenus. Vieillissant, Messi avait pourtant accepté de diviser son salaire par deux, mais c’en était encore trop pour le club. Ainsi, malgré la volonté des deux parties de continuer l’aventure, le Barça a annoncé ce jeudi 5 août, qu’il ne pouvait pas prolonger sa star, et a acté la fin de l’aventure à la surprise générale, après plus de 20 ans d’amour en « raison d’obstacles économiques et structurels ».
Même gratuitement Messi n’aurait pas pu rester au Barça
La déliquescence du FC Barcelone était d’ailleurs telle que même s’il avait voulu rester gratuitement, Messi n’aurait pas pu. Un autre club allait très vite profiter de la situation : le PSG. Il faut dire qu’avec les émoluments du bonhomme (qui seront finalement de 40 millions annuels), et compte tenu de la crise, très peu de clubs au monde pouvait se permettre de s’offrir les services de l’argentin.
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Les pétrodollars du PSG comme une évidence
Le PSG fait en effet parti de ces rares clubs financés par un État, en l’occurrence le Qatar. Avec Manchester City, financé par les Emirats Arabes Unis, il est l’un donc l’un des clubs les plus riches au monde. City s’étant tourné vers une autre piste, le PSG était pratiquement la seule possibilité pour Messi, hormis les équipes exotiques hors d’Europe. La présence de plusieurs amis de l’argentin dans le club, dont le brésilien Neymar, et la puissance sportive du club, a sans doute également fait pencher la balance du côté de Paris.
A new 💎 in Paris !
PSGxMESSI ❤️💙 pic.twitter.com/2JpYSRtpCy
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) August 10, 2021
Coup de projecteur sur le championnat français
Si son équipe nationale a souvent brillé, la France dispose en revanche d’un championnat de clubs régulièrement jugé médiocre, hormis les rares exploits de quelques clubs à travers l’Histoire. Mais depuis une dizaine d’années, avec sa nouvelle puissance financière, le PSG est devenu une véritable locomotive. L’arrivée de Messi devrait, par ailleurs, remplir les stades à travers l’hexagone (même s’il pourrait aussi faire monter le prix des places…) mais aussi peut-être attirer d’autres grands joueurs dans le championnat. À terme, elle pourrait aussi avoir des répercussion sur les droits tv des clubs.
Paris, vitrine du Qatar
Avec Messi, le PSG, mais aussi le Qatar dispose à présent d’une vitrine exceptionnelle. En plus d’augmenter considérablement les chances de remporter la prestigieuse ligue des champions, la présence de Messi est également une bombe marketing. Il n’y avait qu’à constater la précoce rupture de stock de l’idole pour s’en assurer. À un an de la coupe du monde au Qatar, seul trophée que Messi n’a jamais remporté, le joueur argentin sera sans doute l’un des plus bel ambassadeur du pays.
Le foot pour oublier les droits humains
Investir dans le football se fait souvent à perte. La quasi-totalité des propriétaires de club perdent de l’argent, le Qatar en tête. Mais l’intérêt est ailleurs. Le football, sport roi dans le monde, reste un formidable vecteur en termes de communication. Le Qatar « s’est offert » la coupe du monde 2022, qui aura lieu en hiver, dans des stades climatisés, construits dans des conditions inhumaines. Personne n’a par exemple oublié les 6500 ouvriers immigrés morts sur les chantiers. Pour autant, une fois la compétition lancée, plus grand monde n’en parlera.
Et l’image de la France ?
Équipe moribonde à la fin des années 2010, au bord de la deuxième division française, le PSG est devenu sous l’impulsion du Qatar, son nouveau propriétaire en 2011, l’un des clubs les plus puissants au monde, à coup de centaine de millions d’euros. Que ce soit sportivement (finaliste de la Ligue des Champions en 2020), mais aussi d’un point de vue marketing. Mais associer l’image de la capitale et de la France au Qatar fait encore grincer des dents dans beaucoup de foyers. D’autant plus lorsque l’on se souvient de l’entremise de Nicolas Sarkozy dans cette affaire. Une pilule que même Lionel Messi aura bien du mal à faire passer auprès des plus réfractaires…
Le Média pour Tous
Et pendant qu’on fait péter des records tous les ans dans le foot professionnel, le foot amateur est en friche. Plus assez de bénévoles qui sont traités comme des merdes, plus de subventions pour les sections juniors, le prix des licences toujours plus important pour financer des vieux « technocrates », certes bénévoles mais très gourmands en frais (repas, places dans les stades, séminaires). Et pour planter le dernier clou du cercueil du foot amateur, Mr Le Graet, président de la FFF, exige la vaccination (pas le passe, la piquouze!!!) pour tous les joueurs (à partir de 12 ans, enfin pour le… Lire la suite »