Médias et Information : il est temps de tourner la page.


Par Viktor Dedaj pour legrandsoir.info

« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » David Bohm, 1977

Préambule

Si un boucher nous empoisonnait en nous vendant de la viande avariée, les consommateurs que nous sommes n’accepteraient jamais l’idée que « les choses sont comme ça » et qu’il ne nous resterait plus qu’à trouver un autre fournisseur. Mais lorsqu’une journaliste du New York Times ment sciemment sur les armes de destruction massive en Irak – et participe à l’extermination d’un million et demi d’Irakiens innocents – elle se voit simplement « remerciée » et l’affaire est classée dans le casier « déontologie ». Ici, l’impunité est quasi-totale et même revendiquée par la profession journalistique au nom d’une « liberté » qu’elle se garde bien de définir avec précision.

Pourtant, l’idée que « l’information est devenue un produit de consommation comme un autre » n’est pas nouvelle. Mais ce serait alors le seul produit de consommation pour lequel il n’existe aucune date de péremption, aucun suivi ni traçabilité imposés par des textes, aucune association de consommateurs représentative ni aucune réglementation sur la qualité ou sur les normes.

Comment ont-ils réussi à nous faire admettre pour notre esprit ce que nous n’accepterions jamais pour notre corps ?

Etat des lieux : vite fait = mal fait

Un jour, j’ai reçu un coup de fil d’une journaliste de France-Info, une certaine Sophie Parmentier, « grand reporter » est-il précisé sur le site de la radio, qui voulait m’interviewer sur un sujet précis concernant Cuba. Je me suis rapidement aperçu qu’elle ne connaissait pas le sujet et qu’elle cherchait à obtenir des réponses « attendues ». Lorsque je lui ai demandé depuis quand elle était sur le sujet et proposé quelques sources à consulter et de me rappeler plus tard, elle m’a répondu qu’elle avait commencé à étudier son sujet à 9h00 et qu’elle devait le rendre à 16h00. En clair : elle n’avait pas le temps.

Faisons une expérience. Prenez au hasard un parterre d’inconnus. Examinez-les à tour de rôle et essayez d’énoncer une vérité sur chacun d’entre eux. A part de décrire quelques éléments physiques apparents, vous n’irez pas loin. Pour faire mieux, il faudrait poser des questions, éventuellement recouper des informations, etc. Bref, il vous faudra un élément essentiel à la recherche de la vérité : le temps. A présent, recommencez et, cette fois-ci, énoncez un mensonge. Facile : untel a marché sur la lune, un autre a traversé le Pacifique à la nage.

Cette simple, évidente et incontournable contrainte du temps, contrainte physique, mécanique, induit le truisme suivant : « La vérité exige du temps alors que le mensonge s’accommode parfaitement avec la vitesse. »

Demandez à un garagiste de faire la révision de votre voiture en une heure. Maintenant demandez-lui de la faire en 5 minutes. Demandez à un médecin de vous ausculter en une demi-heure. Maintenant demandez-lui de le faire en 2 minutes. Par quelle magie les journalistes échapperaient-ils à la dégradation générale et inéluctable du résultat de leur travail induite par la réduction du facteur « temps » ?

Obnubilés par la technologie qui permet la circulation quasi-instantanée de « données », on en oublie d’analyser le délai, pourtant essentiel, entre un fait et la transmission quasi-instantanée de données présentées comme des informations. Et plus ce délai est court, plus l’écart entre l’information et la réalité risque d’être – et même sera – grand. C’est mécanique, c’est physique, c’est incontournable. L’absence du facteur temps dans un métier où la vitesse est de plus en plus un « critère » conduit inéluctablement à une dégradation continue de la qualité de l’information. Ceci est vrai même dans le cas de ce que nous appellerons un bon journaliste.

Ce qui nous permet de compléter le truisme : « La vérité exige du temps alors que le mensonge s’accommode parfaitement avec la vitesse. Il s’ensuit que plus l’information va vite et plus elle est fausse. » Le contraire n’étant pas forcément vrai.

Ce phénomène de dégradation s’amplifie avec la complexité du sujet. En effet, annoncer qu’un train a eu une panne à tel endroit à telle heure peut se faire avec une certaine fiabilité. Après tout, la quantité d’information à traiter est limitée. Pour annoncer les résultats d’un matche de foot, c’est encore plus simple. Ici, la vitesse de traitement n’a qu’un effet mineur sur la vérité. A l’inverse, dans le cas d’un événement complexe (comme la Syrie par exemple), la vitesse de traitement produit inévitablement une dégradation de la qualité de l’information. Puisqu’il faut aller vite, et parce que l’événement est complexe, le résultat est prévisible : ce n’est pas la vitesse de traitement qui sera ralentie, mais l’événement qui sera simplifié pour pouvoir être traité dans les délais impartis. Et parce que la vitesse de traitement est relativement constante, tous les événements se verront donc compressés jusqu’à un niveau de « compatibilité » avec les formats de transmission. Plus un sujet est complexe et plus la dégradation du significatif sera forte. A vitesse constante, la dégradation de la qualité de l’information est donc proportionnelle à la complexité du sujet traité.

Enjeu, complexité et vitesse : le trio perdant

Nous avons vu que le vitesse de traitement était relativement constante. Relativement, parce qu’il lui arrive de s’accélérer encore plus, notamment dans le cas d’événements exceptionnellement spectaculaires. Alors que la vitesse habituelle ne permet pratiquement aucun recul, aucune analyse sérieuse, il s’avère que dans les cas d’événements exceptionnels, la notion même de recul, de réserves, disparaît, pour céder la place à une débauche de « savoir-faire » de pure forme.

Or, dans le cas du train en panne, l’enjeu politique est faible pour ne pas dire inexistant. Après tout, ça arrive. Dans le cas de la Syrie, pour garder cet exemple, l’enjeu politique est extrêmement élevé.

Si l’enjeu politique d’un événement est faible, la volonté de le manipuler sera faible. A l’inverse, plus un événement présentera un enjeu politique et plus une manipulation par les parties intéressées (notion plus large que les « parties concernées ») sera tentée – et plus la prudence et la réserve des grands médias devraient être de rigueur. C’est pourtant le contraire qui se produit.

Ainsi, la probabilité d’une manipulation d’un événement est directement proportionnelle à l’importance des enjeux politiques qui l’entourent alors que dans le même temps, la prudence des médias est inversement proportionnelle aux enjeux politiques. Leur prudence est donc – paradoxalement – inversement proportionnelle à la probabilité de manipulation. Conclusion : plus le risque de manipulation est grand, moins les médias jouent leur rôle. Moins les médias jouent leur rôle, plus la manipulation sera facilitée et par conséquence tentée, augmentant ainsi sa probabilité de manière exponentielle jusqu’à devenir « quasi certaine ».

Notons au passage que l’attitude standard d’un « consommateur de l’information » est de considérer que plus un événement est couvert par les médias, plus les risques de manipulation sont faibles et mieux nous sommes informés. Erreur classique et aux conséquences tragiques, ne serait-ce que parce que la multiplicité des médias n’a aucun rapport avec la multiplicité des sources et des opinions.

En résumé :

  • Le niveau de couverture médiatique d’un événement ne garantit aucunement la fiabilité des informations.
  • La mal-information (la partie « involontaire ») est proportionnelle à la complexité d’un événement multipliée par sa vitesse de traitement. Plus un événement est complexe et plus son traitement est rapide, plus nous serons mal informés.
  • La manipulation (la partie « volontaire ») est proportionnelle aux enjeux politiques multipliés par l’absence de réserve des médias. Plus les enjeux politiques d’un événement sont grands, moins les médias feront leur travail, et plus nous serons désinformés.
  • Lorsqu’un événement présente à la fois une complexité et un enjeu, la probabilité que nous soyons à la fois mal informés et désinformés est quasi certaine. Nos chances de connaître la vérité s’inversent donc et deviennent quasi nulles.

Ramené en une seule phrase : Plus un événement est complexe et présente un enjeu politique, moins nous sommes réellement informés – et ce, quel que soit son niveau de couverture médiatique.

La Mal-information

A l’instar de la malbouffe qui désigne à la fois les productions d’une industrie agroalimentaire et nos propres habitudes alimentaires, la mal-information désigne à la fois les produits de l’industrie de l’information et aussi nos propres habitudes de consommation.

Ce n’est pas le hamburger consommé de temps à autre qui nous bouche les artères pas plus que le sandwich occasionnel avalé à la hâte au coin d’une table de bistrot qui nous déglingue… C’est le train-train quotidien, ce petit morceau de sucre après l’autre, ce fruit chargé de pesticides ou signé Monsanto, le lent empoisonnement via nos assiettes et/ou nos propres habitudes qui se conjuguent pour nous tirer inexorablement vers le mal-être.

De même, ce n’est pas le film américain consommé de temps à autre qui nous bouche les neurones, ce n’est pas une désinformation occasionnelle avalée au coin d’une table du salon qui déglingue notre capacité d’analyse… C’est le train-train quotidien, ce petit mensonge après l’autre, cette information chargée de contre-vérités ou signée TF1, le lent empoisonnement via nos média et/ou nos propres habitudes qui se conjuguent pour nous tirer inexorablement vers le mal-savoir.

Et comme la malbouffe, la mal-information est le résultat de conditions imposées par les forces économiques mais aussi le résultat de nos propres habitudes de consommation.

La confusion entre « ingurgiter des informations » et s’informer.

« Moi, ça va, je passe beaucoup de temps à m’informer ». Souvent entendue, cette phrase ne fait qu’exprimer la même confusion qu’entre manger et se nourrir. Dire « je suis informé parce que je m’informe » équivaut à dire « je me nourris parce que je mange ». Et si cette dernière expression vous paraît cohérente, relisez la en rajoutant à la fin « …parce que je mange des cailloux ». Absurde, n’est-ce pas ?

La confusion entre, d’une part, le temps passé à ingurgiter des informations et, d’autre part, le temps consacré à la recherche de l’information est très répandue. L’action brute (comme rester planté toute la journée devant une chaîne d’information en continue ou même l’Internet) remplace, et généralement annule, l’objectif recherché.

La mal-information est la lente et permanente distillation de « Amadinejad a dit qu’il voulait rayer Israël de la carte », de « Chavez, populiste – et antisémite », de « Kadhafi a fait bombarder sa population », de « l’OTAN est une ONG humanitaire », de « les 2 tours sont tombées toutes seules… Pardon ? Il y en avait trois ? », ainsi que toutes les variations de « il n’y a pas d’alternative ».

Le « sédentarisme culturel »

La mal-information est à la fois le résultat d’une information « institutionnelle » médiocre et de notre propre passivité – par manque de temps, de moyens ou de savoir-faire, peu importe. Mais pour produire un résultat optimum, la mal-information doit se conjuguer avec un autre élément indispensable : le sédentarisme culturel.

Un des aspects les plus agaçants lorsqu’il m’arrive de débattre avec des connaissances, c’est leur évidente et totale incapacité à projeter leur pensée (ou imagination). On peut pourtant ne pas apprécier les Taliban et considérer que les enfants afghans n’ont pas à être massacrés par des cowboys surarmés. On peut ne pas apprécier feu-Kadhafi et penser, ne serait-ce que penser, que le bombardement d’un pays ne fait pas avancer la cause de la « démocratie ». On devrait pouvoir conceptualiser que la vision de l’occident vue de l’extérieur n’est peut-être pas la même que celle de l’intérieur.

Le sédentarisme culturel annihile la capacité de se « projeter dans l’autre », d’avoir un authentique recul sur soi et son environnement, d’éprouver une empathie réelle pour quelqu’un qui ne fait pas partie de son environnement immédiat. Par contre, le sédentarisme culturel renforce la capacité d’asséner des formules toutes faites comme des vérités premières et prétendument universelles. Après tout, comme disait l’autre, « Rien n’est plus dangereux qu’une idée lorsqu’on n’en a qu’une ».

Se forger une vision du monde et de l’histoire à partir de son canapé et devant la télévision (ou Internet…), ou en lisant toujours le même journal, est une opération intellectuellement risquée. Le sédentarisme culturel induit une vision où son auteur se perçoit au « centre » de quelque chose et par conséquence le reste du monde et des peuples se voient relégués vers une « périphérie ».

Demandez à n’importe qui comment s’appelle le président des Etats-Unis et vous obtiendrez probablement plus de 99% de bonnes réponses. Demandez qui est le président de la Chine et si vous obtenez plus de 1% de bonnes réponses (et je suis optimiste), je vous offre le champagne. Combien de noms de villes connaissez-vous en Chine à part les deux que tout le monde connaît ? Il ne s’agit pas ici d’un problème de mal-information stricto sensu car vous pourriez le savoir, si vous vouliez le savoir. Mais d’un autre côté, d’où nous vient cette absence de curiosité, cette absence de « sentiment d’ignorance » ? Le sédentarisme culturel est donc à la fois le produit de la mal-information et son moteur.

Notons au passage qu’être cultivé – au sens « accumulation de savoir » – n’empêche nullement le sédentarisme culturel. Le passage par la machine à formater du système éducatif – notamment le système éducatif occidental, totalement orienté centre/périphérie – est souvent l’un des meilleurs moyens d’y sombrer. Je ne suis pas le premier – Chomsky l’a bien expliqué et nombreux sommes-nous à l’avoir constaté – à dire que ce sont généralement les catégories les plus « éduquées » de la population en Occident qui sont les meilleurs piliers du système. Probablement parce que leur éducation a fortement produit une vision « centrée » du monde et que leur attitude peut se résumer à ceci : «  Pourquoi diable chercher à savoir (ou comprendre) puisque je sais (ou comprend) déjà ? ».

Tous ceux qui ont déjà essayé d’expliquer quelque chose – n’importe quoi – à un enseignant, un journaliste, un diplômé d’une grande école ou un lecteur assidu du Monde savent de quoi je parle.

Obésité intellectuelle.

A l’instar de la malbouffe qui, associée au sédentarisme physique, produit l’obésité physique, on peut prolonger le parallèle et énoncer un nouveau truisme : « La mal-information associée au sédentarisme culturel produit l’obésité intellectuelle. ».

L’obésité intellectuelle, c’est l’incapacité à suivre une explication de plus de trois phrases ou à lire un long article en entier. C’est l’incapacité à suivre un raisonnement de plus d’un niveau – essoufflé dès les premières marches. C’est lire toujours le même journal. C’est regarder en boucle les chaînes dites d’information. C’est consulter toujours les mêmes sites sur Internet. C’est s’enfoncer dans l’univers ouaté de ses certitudes. C’est ne plus réagir au, et même accepter, le concept infâme de « guerre humanitaire ». C’est ne plus réagir, ni même réfléchir, aux guerres menées en notre nom. Et enfin, l’obésité intellectuelle est la propension à ne vouloir lire que ce que l’on a (déjà ) envie d’entendre et son corollaire : éviter l’effort de mettre ses certitudes à l’épreuve en les confrontant à des avis divergents.

Journalistes : complices et acteurs, ou victimes ?

Un jour, je discutais avec un journaliste de TF1 qui devait se rendre à Cuba. Nous avons discuté un peu du pays et je ne sais plus exactement comment j’en suis arrivé à reprocher « le manque de sérieux des journalistes ». Il s’en est défendu, évidemment, en rétorquant que lui ferait son travail en (devinez…) « toute objectivité ». Je lui ai dit que non. Il m’a dit que si. Non. Si.

« Faisons une expérience » que je lui dis. « Imaginez, vous êtes à La Havane, micro à la main, la caméra tourne. Vous commencez votre reportage par la phrase «  à La Havane, le régime communiste de Castro a déclaré…  », etc. Votre reportage passera à la télé ? » Il me répond « oui, bien sûr ». J’ai continué : « Et maintenant, imaginez, vous êtes devant la Maison Blanche, micro à la main, la caméra tourne. Vous commencez votre reportage par la phrase « à Washington, le régime capitaliste d’Obama a déclaré… », etc. Et là , votre reportage, il passera à la télé ? ». Il a admis que non, mais il a aussitôt rajouté « Mais c’est pas pareil  ».

Et parce qu’il n’y pas de meilleur porte-parole d’un mensonge que celui qui y croit, énonçons le truisme suivant : « Les journalistes sont à la fois les premières victimes et les principaux vecteurs de la malinformation ».

Car aussi étonnant que cela puisse paraître, la plupart des journalistes croient aux conneries qu’ils racontent. Comment s’en étonner puisqu’ils sont les premiers producteurs et consommateurs de la mal-information, l’expression-même du sédentarisme culturel et donc logiquement les plus gros obèses intellectuels ?

La tâche ardue de l’auto-diagnostic.

« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. » – Mark Twain

Annoncer que la terre est ronde ou qu’elle tourne autour du soleil a failli mener plus d’un au bûcher. Aujourd’hui, ces anciennes croyances nous font sourire. Lesquelles de nos croyances modernes feront sourire les générations futures ?

Si le résultat de la malbouffe est relativement simple à mesurer, celui de la malinformation présente un véritable casse-tête. Dans le premier cas, une pèse-personne et un diagnostic suffisent. Dans le deuxième, le seul outil à notre disposition est notre propre intellect, celui qui est justement la victime et la cible de la malinformation… Ce qui reviendrait à tenter de mesurer la précision d’un outil en ayant recours à l’outil même que l’on veut mesurer. Opération compliquée, mais réalisable.

Donc, comment savoir que l’on est victime de la mal-information ? Comment savoir que l’on ne sait pas ? Mieux encore : comment arriver à admettre qu’on s’est – ou qu’on a été – trompé ? Ce qui est certain, c’est que le réveil peut se révéler une expérience douloureuse car la victime de la mal-information est comme le cocu du village : le dernier à le savoir et le dernier à l’admettre. Mais le fait d’avoir constaté de visu une ou plusieurs manipulations médiatiques facilite le réveil – et provoque aussi une certaine habitude de « réserve » lorsque les médias aboient à l’unisson.

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