Avec 84 000 manifestants recensés par les autorités lors des deux derniers samedis, la contestation des gilets jaunes a semblé trouver un second souffle après la trêve de Noël et du Nouvel an. Les dissensions internes auront-elles un effet démobilisateur dans les cortèges ? Pour entretenir la flamme, cet acte XI mise sur de nouvelles stratégies.
Une « nuit jaune » à Paris
À Paris, les manifestants seront dispersés entre quatre défilés déclarés en préfecture, dont trois rejoindront Bastille, depuis les Champs-Élysées, la place de la Nation et l’Hôtel de ville d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Les gilets jaunes sont ensuite appelés à participer de 17 heures à 22 heures à une « nuit jaune », elle aussi déclarée, sur la place de la République, là où s’étaient déroulés les rassemblements citoyens de Nuit debout en 2016. « Il faut garder les manifestations déclarées, pour les personnes fragiles qui ont besoin d’être en sécurité et avoir autre chose à côté », a expliqué Éric Drouet, qui a relayé cette idée.
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Marches nocturnes et chaînes humaines
Plusieurs marches nocturnes, dont l’une s’est déroulée à Dunkerque (Nord) vendredi, sont prévues en province, comme à Montpellier ou Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques). D’ambitieux projets de chaînes humaines ont également fleuri sur Facebook, dont plusieurs doivent rallier Versailles dimanche, notamment depuis Hendaye (Pyrénées-Atlantiques) et Châteaulin (Finistère).
Le collectif « La France en colère » de Priscillia Ludosky, lui, organise également une « marche solidaire aux gilets jaunes des Territoires éloignés » samedi après-midi, entre le ministère des Outre-mer et le siège parisien de Facebook.
La crainte de violences à Bordeaux et à Toulouse
À Bordeaux et Toulouse, places fortes de la mobilisation, les autorités redoutent des débordements après les spectaculaires violences ces dernières semaines. « On s’attend à avoir à nouveau des violences de la part des casseurs qui vont infiltrer comme à chaque fois la plupart des cortèges, avec un niveau de violence identique », a déclaré vendredi le secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur Laurent Nuñez.
Pour la première fois samedi, les forces de l’ordre dotées du controversé lanceur de balles de défense (LBD), seront équipées de caméras-piétons, a décidé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, promettant plus de « transparence » dans l’usage de cette arme non-létale accusée d’avoir éborgné plusieurs manifestants. Le tribunal administratif de Paris, saisi par la CGT et la Ligue des droits de l’homme (LDH), a invoqué vendredi cette expérimentation pour refuser de suspendre l’usage du LBD.
Les « foulards rouges » dans la rue dimanche
Au lendemain de l’acte 11, les « foulards rouges » défileront dimanche à Paris lors d’une « marche républicaine des libertés » pour faire entendre « la majorité silencieuse » et défendre « la démocratie et les institutions ».