L’Institut Montaigne a passé au crible les décisions prises par le gouvernement depuis 2017. Ce think tank d’orientation libérale, proche de la macronie, note une «fragilisation du secteur», particulièrement pour le logement social.
En cette fin de mandat, l’Institut Montaigne s’adonne à un exercice de décryptage du bilan des réformes d’Emmanuel Macron depuis son élection. Après la politique fiscale, celle du logement est notamment pointée du doigt : le think tank pourtant réputé pour être la boîte à idées de la macronie critique «un décalage entre la stratégie présentée [par le candidat Macron] et les mesures prises». «Alors que rien ne le laissait prévoir dans [son] programme, le président de la République a décidé, à marche forcée, de faire des coupes budgétaires dans le secteur du logement, se concentrant en particulier sur le logement social et l’accession sociale à la propriété», pointe Sophie Conrad, responsable du pôle Politiques publiques à l’Institut Montaigne et autrice de cette note.
Le nombre de nouveaux logements n’a cessé de fléchir depuis le début du quinquennat, passant de 500 000 permis de construire en 2017 à 381 000 en 2020. «Le niveau de construction neuve est proche de ses plus bas niveaux depuis vingt ans, relève Sophie Conrad. Une situation que la crise sanitaire ne suffit pas à expliquer.» Plusieurs raisons expliquent cette baisse substantielle : la suppression de l’aide aux maires bâtisseurs, celle de l’aide à l’accession à la propriété, la limitation du prêt à taux zéro ou encore les prélèvements effectués sur les capacités d’investissements des organismes HLM dont le budget a été plombé par la décision, en 2017, de réduire de cinq euros les aides personnalisées au logement (APL).