Le colonel Eric Steiger, condamné pour violences conjugales, s’est vu offrir une promotion par l’État français. Devant le tollé suscité par l’affaire, il a cependant a préféré demander à être relevé de ses fonctions, malgré le soutien de sa hiérarchie.
En Macronie, la notion de mérite semble bien particulière. On se souvient de la récente décoration du préfet Lallement malgré ses exactions envers les gilets jaunes. On a ces dernières jours assisté à une nouvelle situation rocambolesque. Comme le révèle Mediapart, le 28 mai dernier, le colonel Eric Steiger était condamné pour violences conjugales envers son épouse. Le 8 juillet, il était promu numéro un de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie.
Violences physiques et psychologiques
« Comment un homme violent dans sa vie privée […] pourrait-il occuper un tel poste nécessitant une éthique et un comportement irréprochables ? » s’était insurgée Sophie auprès de Mediapart. Dans leur vie conjugale, le fonctionnaire n’hésite en effet pas à la rabaisser et à l’insulter constamment, y compris devant leurs enfants. Mais Sophie encaisse, tant bien que mal. Jusqu’au jour où Eric Steiger en vient aux mains en la bloquant contre une armoire et en lui tordant la tête. Elle décide alors de porter plainte et son mari est condamné à 6 mois de prison avec sursis. Une peine finalement réduite à 6000 euros d’amende.
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Une affaire à cacher sous le tapis de l’outre-mer
Même si l’on pourrait contester la clémence de la condamnation, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Seulement à peine quelques mois plus tard, Eric Steiger reçoit une grosse promotion. Il deviendrait le grand patron de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. En agissant ainsi, l’État français semble tenter d’étouffer le scandale en exilant la brebis galeuse en outre-mer.
Tollé général
Seulement, l’affaire éclate rapidement dans les médias, et une telle promotion a beaucoup de mal à passer dans l’opinion publique. Beaucoup d’observateurs s’accordent même à dire que l’homme aurait tout simplement dû être démis de ses fonctions. Il est vrai que l’on a du mal à imaginer comment des victimes de violences conjugales pourraient faire confiance à une police locale dirigée par un tel personnage…
Situation insupportable pour les victimes
La situation est d’autant plus insupportable que le gouvernement Macron avait osé déclarer qu’il faisait de la lutte contre la violence envers les femmes une priorité. Pourtant, dans les faits, mêmes si de plus en plus de voix s’élèvent, 80% des plaintes pour violences conjugales sont classés sans suite et seuls 16% des mis en cause sont condamnés. Pire, avec une telle atmosphère, entre 80 et 90% des femmes n’osent pas porter plainte pour violences conjugales ou sexuelles. Sans doute la Macronie pensait-elle œuvrer pour la cause en récompensant un tel personnage ?
Le colonel renonce, malgré le soutien de la hiérarchie
Après un tel scandale, Erirc Steiger a préféré de lui même demander à être relevé de ses fonctions. Même s’il a accepté cette décision, et qu’il l’a mis en œuvre, le ministère n’en avait pourtant pas pris l’initiative. Il était même prêt à continuer à soutenir l’incriminé ; et sans doute ce dernier serait-il encore en poste s’il ne s’était pas désisté de lui-même. On aurait pourtant aimé une décision exemplaire venue directement du gouvernement, mais en Macronie, il ne faut jamais trop s’égarer à espérer un peu de probité…
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